Élections générales de 2026 : la machine de guerre est en branle… l’éditorial d’Arimi Choubadé

Pour 2026, toutes les tractations ont l’air d’une scène déjà vue au Benin. Progressivement, tout se met en place en vue de la répétition des mêmes horreurs que celles qui ont suivi les élections de 2019.

Progressivement, tout se met en place en vue du démarrage du processus des élections générales de 2026. Toutes les tractations ont l’air d’une scène déjà vue au Bénin. En 2019, tout s’était emballé à la suite d’une rencontre au palais de la Marina entre le Chef de l’État et les protagonistes de l’impasse. En lieu et place de la conciliation et du consensus, chaque camp s’était radicalisé. Le pays s’en est sorti difficilement avec des dégâts matériels et des morts. Cependant, officiellement aucun chiffre n’a été communiqué. Quatre années plus tard, le même sort semble être jeté, annonçant les mêmes horreurs. Depuis la rencontre entre une délégation conduite par Boni Yayi et le Chef de l’État, les dés sont jetés par le camp de la rupture. La stratégie pernicieuse de ruse et de rage est mise en branle.

A écouter certains caciques du régime dans les médias, cette rencontre serait le coup d’envoi des invectives, des menaces à peine voilées, de l’arrogance et de l’escalade verbale. Des séquences d’enregistrements insidieusement diffusées par les médias à la solde de l’État présentent une certaine intransigeance de Patrice Talon, à la limite de la colère et de la fermeté. Pas de libération des figures de proue de l’opposition, Reckya Madougou et Joël Aïvo, pas de révision des textes critiqués, pas de modification de la mainmise exclusive de la rupture sur toutes les institutions en charge des élections… Juste une promesse d’audit de la liste électorale.

A peine quelques variantes par rapport à la posture de 2019 ayant entraîné les tueries à Cotonou, à Savè, à Tchaourou, à Bantè et ailleurs. Cette fois-ci, il faudra intégrer à cette logique de violence celle déjà en cours dans les régions de production du coton et du soja. On y décèle déjà de véritables actes de guerre tels que le creusement de tranchées, la pose d’énormes blocs de pierres sur des routes, les affrontements périodiques entre producteurs et forces de l’ordre suivis d’arrestations.

Heureusement, deux années nous séparent encore de 2026. Tout dépend de la tournure des événements d’ici les élections générales. Le pire peut être encore évité. Pour l’heure, l’initiative appartient aux instigateurs de la logique de pourrissement. Ce sont eux qui occupent les plateaux des médias chaque week-end pour déverser toutes leurs récriminations.

Même le retour aux dispositions consensuelles du code de 2014 évoqué par une décision de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples ne trouve échos favorables nulle part dans les deux camps. Jusqu’au choc frontal, Reckya Madougou et Joël Aïvo séjourneront en prison. Advienne que pourra !

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