La Banque Africaine de Développement (BAD) est sur le point d’élire son nouveau président, pour succéder au Nigérian Akinwumi Adesina. Ce choix n’est pas seulement une question de leadership, mais un tournant stratégique qui influencera les priorités de développement en Afrique au cours des prochaines années.
Fondée en 1964, la BAD a su s’imposer comme un pilier du financement en Afrique grâce à un modèle de capital hybride combinant fonds propres et ressources externes. Ce modèle a permis d’initier des projets d’envergure. Cependant, malgré ces réalisations, de nombreux défis demeurent, notamment en matière de lutte contre la pauvreté, de diversification économique et de résilience climatique.
Cinq candidats en lice
Pour cette nouvelle ère qui s’annonce, cinq candidats convoitent le poste de président : Romuald Wadagni (Bénin), Amadou Hott (Sénégal), Abbas Mahamat Tolli (Tchad), Ousmane Kane (Mauritanie) et Samuel Maimbo (Zambie). Chacun d’eux apporte un parcours impressionnant et une vision pour l’avenir de la BAD.
Romuald Wadagni : le favori en piste
Parmi ces candidats, Romuald Wadagni se démarque grâce à son parcours et ses réalisations pour l’économie béninoise. C’est surtout sa bonne réputation, chez les grands électeurs de la BAD, qui le place en pole position pour briguer le prochain mandat. Surnommé “Monsieur Croissance”, Romuald Wadagni, Ministre des Finances du Bénin depuis 2016, a métamorphosé l’économie de son pays. Aujourd’hui, le Bénin a réalisé des avancées significatives vers l’émergence économique. Le pays est devenu le premier choix des investissements étrangers dans la sous-région, grâce à des réformes économiques ambitieuses et à une gestion budgétaire rigoureuse. Les notations favorables d’agences internationales témoignent de l’efficacité de sa gouvernance, plaçant aujourd’hui la signature du Bénin au même niveau que celles de l’Afrique du Sud et de la Côte d’Ivoire. Romuald Wadagni allie des compétences clés : une capacité de négociation solide et une compréhension approfondie de l’architecture financière internationale.
Au Bénin, il a aussi mis l’accent sur le développement du secteur privé, facilitant la création d’entreprises au point que le pays est aujourd’hui classé par la CNUCED parmi les nations où la création d’entreprise est la plus simple. La pandémie de Covid-19 a révélé la résilience de l’économie béninoise, qui a conservé une croissance parmi les plus élevées en Afrique subsaharienne.
Défis à relever par le futur Président
Le futur président de la BAD devra non seulement capitaliser sur les succès de son prédécesseur, Akinwumi Adesina, mais aussi s’attaquer à des enjeux critiques. La lutte contre la pauvreté et l’amélioration de l’inclusion économique figurent parmi les priorités pressantes. Les attentes sont élevées, tant du côté des actionnaires africains que des partenaires internationaux, qui détiennent environ 40 % du capital de la BAD.