Les Aspirants au Métier d’Enseignant (AME) étaient, ce mardi 4 février 2025, face aux médias pour faire entendre leurs voix. Regroupés au sein du Regroupement des Collectifs des Enseignants AME (RCEA/Bénin), ils ont soulevé avec vigueur la problématique de leur reversement, une question qui tarde à être réglée, malgré les promesses du gouvernement.
Alors que l’année scolaire 2024-2025 est dans son deuxième trimestre, les AME ont décidé de briser le silence sur leurs conditions de vie et de travail, de plus en plus précaires. Depuis 2019, les Aspirants au Métier d’Enseignant subissent des conditions de vie et de travail de plus en plus dégradées. Ces enseignants, recrutés pour combler le déficit de personnel éducatif dans le système béninois, ont vu leurs promesses de reversement laissées en stand-by. Le gouvernement, bien qu’ayant annoncé un reversement en ACDPE (Agents Contractuels de Droit Public de l’État) dès décembre 2022, tarde à concrétiser ses engagements. Une situation préoccupante, d’autant plus qu’elle a des répercussions dramatiques sur le bien-être des AME.
La dernière déclaration du gouvernement, faite par le Directeur Général du Budget lors d’une conférence de presse en décembre 2024, a semé davantage d’inquiétudes. Selon lui, le reversement des AME devrait se faire sur la base de critères stricts liés à l’âge, à la moyenne scolaire et au diplôme professionnel. Cependant, ces critères ont été rejetés en bloc par les AME, qui les jugent discriminatoires et inéquitables. Face à ces mesures perçues comme des obstacles à leur pleine reconnaissance, les AME se sentent marginalisés et de plus en plus inquiets pour leur avenir.
Une mobilisation active pour de nouveaux acquis
Malgré ces difficultés, les AME ont montré qu’ils sont prêts à poursuivre leur lutte pour améliorer leurs conditions. En 2021, leur mobilisation leur avait permis d’obtenir certaines avancées : le passage de 9 à 10 mois de salaire, ainsi qu’une déclaration à la CNSS. En 2024, avec l’aide de la FéSEN, ils ont obtenu plusieurs autres avantages, tels que des salaires sur 12 mois, une prise en charge sanitaire, des congés de maternité pour les femmes, l’exonération des frais de scolarité pour leurs enfants et une prime d’engagement. Ces réussites sont le fruit d’une mobilisation constante, qui prouve que seule la lutte permet de faire avancer leurs droits.
Dans le cadre de leur lutte, les AME, réunis au sein du RCEA/Bénin, lancent aujourd’hui un appel à la mobilisation de tous les enseignants à travers le pays. Ils ont formulé des doléances pour « demander la prise d’un décret par le Président Patrice TALON en vue du reversement des AME en ACDPE dans un délai raisonnable ». Pour eux, il est temps de mettre fin à six années de traitement inhumain et d’améliorer enfin leurs conditions de vie et de travail.
Dans cette même dynamique, l’heure est également venue, selon les AME d’obtenir la régularisation de leur situation professionnelle, avec un reversement en ACDPE qui serait synonyme de reconnaissance et de respect pour leur rôle essentiel dans le système éducatif béninois.