Lors de la réunion du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale à Washington en avril, les dirigeants africains ont exprimé leurs préoccupations quant au double standard observé dans l’aide internationale, a confié une source du gouvernement français à l’Agence France Presse (AFP). Alors que l’Ukraine bénéficie d’une aide financière massive de la part des pays riches, l’Afrique se sent « délaissée » et demande un « réexamen » des priorités mondiales en matière d’aide au développement.
Les dirigeants africains accusent l’Occident de « délaisser » l’Afrique au bénéfice de l’Ukraine
Au cours de la réunion du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale qui s’est tenue à Washington en avril 2023, les dirigeants africains ont soulevé une question : pourquoi les pays riches versent-ils des milliards de dollars à l’Ukraine tout en négligeant leurs engagements envers l’Afrique ?
L’Ukraine, ravagée par la guerre avec la Russie et confrontée à un effondrement économique majeur, a bénéficié d’une aide massive de la part des pays occidentaux. Selon l’Institut d’économie mondiale de Kiel (IfW), ses alliés avaient promis plus de 150 milliards d’euros d’aide, et de nouveaux financements pour la reconstruction du pays sont en discussion lors d’une conférence à Londres. Pendant ce temps, l’Afrique subsaharienne a vu son aide au développement diminuer de 8 % l’an dernier, atteignant seulement 29 milliards de dollars, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Les pays africains, qui font face à des conflits armés internes et à des crises économiques, déplorent le fait que l’Occident accorde un soutien sans précédent à l’Ukraine tout en négligeant les défis auxquels l’Afrique est confrontée. « Il y a des conflits au nord du Congo, au Soudan et dans d’autres parties de l’Afrique mais le soutien qu’obtient l’Ukraine de la part des pays occidentaux est sans précédent. L’Occident se concentre sur le soutien aux pays occidentaux », se désole une source gouvernementale en Zambie.
La situation est d’autant plus préoccupante que les pays riches ont également manqué à leurs engagements. L’engagement de verser 100 milliards de dollars par an pour lutter contre le changement climatique, pris en 2009, n’a pas été respecté. De plus, le recyclage de 100 milliards de dollars de droits de tirage spéciaux (DTS) n’a pas abouti.