La désignation de l’ancien président de la Cour Constitutionnelle à la tête du parti Union Progressiste le Renouveau ne fait toujours pas l’unanimité au sein de la mouvance malgré les nombreux mois qui se sont écoulés depuis. Pour Wilfried Padonou, le professeur Joseph Djogbénou n’a pas l’étoffe d’un leader et aura trop de difficultés à diriger le parti.
La désignation de Joseph Djogbénou pose problème d’autant plus que plusieurs ténors de la classe politique avaient fait des concessions pour l’aboutissement de la réforme du système partisan et la création de l’UP le Renouveau. A en croire Wilfried Padonou, l’avocat personnel de Patrice Talon aurait usé de ruse pour arracher le contrôle du parti à des caciques comme Bruno Amoussou et Adrien Houngbédji.
Aussi, explique-t-il que Joseph Djogbénou est simplement « un panier à crabes », car il n’a aucun poids politique, ni dans le parti ni au sein de l’électorat. « Vous organisez aujourd’hui des primaires entre le président Djogbénou et un individu X au sein de l’UP le Renouveau (…), il va le battre à plate couture », a laissé entendre Wilfried Padonou. Pour mieux soutenir sa position, il s’appuie sur le revers essuyé par le professeur lors des dernières élections législatives à Cotonou où la liste qu’il conduisait a été lamentablement battue par l’opposition.
Selon le communicant et analyste, Joseph Djogbénou a plutôt la carrure d’un technicien. L’avocat et ancien ministre de la Justice ne ferait donc pas un bon politicien. Wilfried Padonou ira loin en expliquant que les vrais militants du parti n’ont jamais été favorables à sa désignation comme président. C’est d’ailleurs ce qui aurait renforcé leur désir de vengeance puisqu’ils se sont battus pour le parti ; d’où l’insubordination qu’on y observe.
Wilfried Padonou est un soutien des premières heures du président Patrice Talon. Il a aussi servi le régime par le passé au sein de la direction de communication de la présidence en tant que diffuseur d’informations et farouche défenseur des actions du gouvernement. Réputé proche de l’ancien ministre Oswald Homéky, il s’est mis lui aussi à prendre ses distances avec la rupture depuis le début du second mandat. Sans pour autant claquer la porte, il devient de plus en plus acerbe envers le régime à travers ses critiques.