Le gouvernement de Djibouti a annoncé ce dimanche 30 avril 2023, une campagne de répression contre l’immigration clandestine dans le pays. Cette décision intervient après une estimation du ministre de l’Intérieur Said Nouh Hassan qui a déclaré que Djibouti était devenu « ces derniers temps une des routes les plus fréquentées pour la migration ».
Deux opérations pour « maitriser ces flux »
Le ministre Said Nouh Hassan a précisé que cette mesure visait à lutter contre l’afflux de personnes en situation irrégulière, qui exercent une activité informelle sur leur territoire, ainsi que pour empêcher les criminels et les trafiquants d’entrer dans le pays.
Le gouvernement a prévu deux opérations pour contrôler ces flux migratoires. Les étrangers en situation irrégulière, exerçant une activité informelle, seront enregistrés et « nous allons leur fournir un document de circulation » si leurs employeurs les déclarent, a indiqué le ministre. Les personnes sans activité sont invitées « à repartir immédiatement et volontairement vers leur pays d’origine », a-t-il ajouté. Les immigrés clandestins disposent d’un délai de 30 jours pour se conformer aux nouvelles règles.
Selon la télévision publique, environ 3 000 personnes ont été arrêtées ce même dimanche par la police en vue d’être expulsées, malgré l’annonce de cette période de transition de 30 jours. « Les forces de sécurité ont été contraintes ce dimanche 30 avril 2023 à mener une opération d’urgence pour combattre la criminalité et le trafic des produits illicites constatés dans un secteur de la ville Djibouti », a confirmé Said Nouh Hassan.
D’après les statistiques du ministère de l’Intérieur, 220 000 migrants sont arrivés « illégalement » au cours de la seule année 2022 à Djibouti, qui compte environ un million d’habitants. « Mais malheureusement, un chiffre assez important de cette population reste sur le territoire chaque année », a-t-il ajouté.
Cette campagne de lutte contre l’immigration clandestine va sans doute susciter des réactions dans le pays et dans la région. D’une part, elle pourrait être vue comme une tentative de protéger les intérêts du pays, mais de l’autre, elle risque également de susciter des critiques de la part de la communauté internationale, notamment des organisations de défense des droits humains.