Diplomatie : l’UE désapprouve l’abrogation d’une loi sur le trafic de migrants au Niger

Diplomatie : l'UE désapprouve l'abrogation d'une loi sur le trafic de migrants au Niger

Le régime militaire nigérien a signé une ordonnance abrogeant une loi relative au trafic illicite de migrants, datant de 2015. Cette décision a provoqué une réaction de la part de l’Union Européenne qui exprime sa préoccupation quant aux conséquences potentielles sur la sécurité des migrants et sur les flux migratoires dans la région.

La commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, a déclaré être « très préoccupée » par la situation. Elle souligne le risque accru de décès de migrants dans le désert et le possible renforcement des flux migratoires vers la Libye et la traversée de la Méditerranée vers l’UE.

La loi de 2015, désormais abrogée, avait joué un rôle crucial dans la réduction des arrivées irrégulières et du nombre de décès dans le désert, rappelle Ylva Johansson. Cette législation avait instauré des peines sévères, allant d’un à 30 ans de prison et d’amendes considérables, visant à dissuader les trafiquants. L’UE, en coopération étroite avec le Niger, avait renforcé la surveillance dans le désert de la région d’Agadez, une zone de transit pour de nombreux migrants ouest-africains en route vers l’Europe.

La révocation de cette loi s’inscrit dans le contexte du coup d’État militaire survenu en juillet 2023 au Niger. L’UE avait alors suspendu son aide budgétaire au pays et cessé toute coopération sécuritaire en signe de désapprobation. Cette nouvelle décision risque de compromettre davantage les relations entre l’UE et le Niger qui était un partenaire privilégié dans la gestion des flux migratoires et la stabilisation de la région.

Ylva Johansson souligne que le Niger était auparavant un partenaire précieux dans la coopération migratoire, et l’abrogation de la loi met en péril cette collaboration fructueuse. Le régime militaire nigérien justifie cette décision en affirmant que la loi de 2015 avait été influencée par des puissances étrangères et qu’elle criminalisait des activités régulières. La commissaire européenne rappelle que cette coopération était « très, très bonne et très, très étroite » par le passé.

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