L’éditorial d’Arimi Choubadé
300 mille FCFA à débourser par mois sur 17 ans pour devenir propriétaire d’un logement dit social à Ouèdo pour un C3. Ou encore 43,7 millions FCFA au comptant dans un pays où le smig est à 52 mille FCFA. Inutile d’embrouiller davantage le lecteur avec des chiffres qui donnent la migraine. Ce qu’il faut retenir tout simplement est que le gouvernement a accompagné des projets de logement qui exclut d’office smicards, gagne-petit, enseignants, infirmiers, ouvriers, paysans, etc…. Il faut disposer de plus d’un million de revenus mensuels pour espérer bénéficier de l’opération. Le “hautement” social au détriment du modestement social.
Dans l’échelle des grandeurs où les milliardaires sont au pouvoir, le social devient le plaisir pour les millionnaires. La pauvreté devient une faute voire une auto exclusion. Encore une fois, la solidarité nationale ne tient pas compte de ceux qui n’en ont pas dans les coffres-forts… Eux doivent continuer à traîner dans des locations insalubres, à la merci de bailleurs de plus en plus escrocs et persécuteurs. Idem pour les petits fonctionnaires de l’administration publique, les oubliés des milliardaires.
Il convient de s’interroger sur la pertinence de la création d’un Ministre du Cadre de vie. À quelques mois de la fin de règne et après près de 9 ans d’existence de ce Ministère, on peut légitimement se poser la question de savoir ce qui a changé dans le cadre de vie des Béninois en général. Une énième fois, tout s’est limité à la démagogie des promesses de chiffres de logements sociaux à construire en 5 ans. Finalement, 10 années en plus du bonus de 45 jours, rien n’a véritablement bougé. Comme autrefois, les fameux logements sont là, en faible quantité et hors de prix avec beaucoup de bruits autour.
Le mercantilisme à propos de ces logements est un grand obstacle aux progrès envisagés en ce qui concerne les conditions de vie et de travail de certaines catégories d’agents appelées à des fonctions essentielles du développement à savoir l’éducation, la santé, voire la sécurité. On se demande toujours pourquoi les efforts gouvernementaux dans l’habitat ne ciblent pas les enseignants, les infirmiers, les employés de bureau, les ouvriers, etc.
Par ailleurs, malgré tout le battage sur le social de l’habitat qui n’en est pas un, la pertinence du site de Ouèdo est loin d’être évidente. C’est un secret de polichinelle de constater tout le mal que se donne la ville d’Abomey-Calavi pour assumer le statut de ville dortoir pour Cotonou notamment en matière de mobilité. Le seul pont de passage se meurt dans une vétusté à nulle autre pareille créant des bouchons interminables aux heures de pointe.
Que le régime des milliardaires s’attèle plus au social envers les pauvres qu’envers les riches !