Juan Branco, l’un des avocats de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko, a été arrêté par la police sénégalaise à la frontière entre la Mauritanie et le Sénégal le samedi 5 août 2023. Le lundi 7 août, il a été libéré et expulsé du pays. Après sa libération, l’avocat a tenu une conférence de presse à Paris, ce mardi 8 août où il a évoqué la situation des droits de l’homme au Sénégal.
Devant la presse internationale, Juan Branco a appelé le président sénégalais Macky Sall, à libérer tous les prisonniers politiques « pour permettre, encore une fois, cette transition démocratique que lui réclame le peuple sénégalais ».
En effet, l’un des récits de Juan Branco, lors de sa conférence, est un détail des circonstances de son arrestation. « J’ai été enlevé en Mauritanie par des hommes cagoulés qui m’ont masqué le visage. Ils m’ont amené jusqu’aux frontières sénégalaises pour me livrer à des hommes sans uniforme. S’ils l’ont fait alors que j‘étais venu à Dakar en tant qu’avocat pour défendre un homme, c’est parce qu’un sentiment d’impunité s’est développé. ». Il était conscient des risques associés à sa visite à Dakar pour défendre Sonko, mais il estimait que la défense de son client justifiait ces risques.
Juan Branco a également évoqué les conditions de détention à la prison de Rebeuss, où il affirme avoir vu des corps portant des marques de torture sévère. Il décrit la situation comme le résultat d’une répression intense, utilisant le système judiciaire pour « éliminer les adversaires politiques ».