Crise salariale dans l’armée : la promotion 22/1 privée de 4 mois de solde

La question des salaires impayés des soldats au front devient de plus en plus préoccupante. Après des informations alarmantes concernant la réalité des nouvelles recrues de 2023 confrontées à l’oubli salarial, des nouvelles plus inquiétantes ont été rapportées concernant la promotion 22/1. Pas moins de 1000 soldats de cette classe déployés en première ligne sur une période de quatre mois dans le cadre de leur mission de défense nationale n’ont pas perçu leur solde.

Après une formation de base de quatre mois jusqu’en décembre 2022, au centre de formation militaire de Bembèrèke, la promotion 22/1 a été déployée sur le terrain dans le cadre de l’opération Mirador pour une immersion. Ce déploiement de 7 mois sur le terrain n’a pas été rémunéré, certainement considéré comme partie intégrante de la formation. Mais, le paradoxe réside dans le fait que les jeunes soldats ont toujours émargé au cours de la période comme s’ils étaient payés.

En août 2023, les soldats de la classe 22/1 ont été réengagés et envoyés à nouveau sur le terrain. Mais cette fois encore, la promesse de percevoir leur solde n’a pas été tenue. Au lieu de cela, ils ont continué à servir dans des conditions précaires sans toucher un seul franc. Ce n’est qu’en décembre 2023, soit quatre mois après leur réengagement, qu’ils ont enfin commencé à percevoir leur salaire, mais sans les quatre mois de rappels qui leur étaient dus, précise notre source. Ainsi, après trois ans de service, les soldats de la promotion 22/1 attendent toujours la régularisation de ces paiements impayés.

Cependant, leurs tentatives de réclamation restent sans effet, et c’est le cas de toutes les autres promotions. Ce sentiment d’abandon est d’autant plus frappant lorsqu’on constate que d’autres jeunes recrues, comme celles des promotions 23/1 et 23/2, sont confrontées à des problèmes similaires. Ces nouvelles recrues subissent le même sort : envoyées sur le front, elles sont privées de leur rémunération et se retrouvent dans une situation de non-réclamation imposée par un système militaire qui favorise le silence et l’injustice.

L’armée, censée protéger les citoyens et défendre le pays, semble avoir tourné le dos à ses propres soldats. Cette situation est d’autant plus préoccupante que les soldats de la classe 22/1, comme ceux des autres promotions, sont en première ligne dans la lutte contre les menaces terroristes qui frappent le nord du pays. Ils risquent leurs vies au quotidien pour la sécurité de la nation, mais ce sacrifice semble être ignoré par les autorités militaires et gouvernementales.

L’oubli salarial, la gestion défaillante des ressources humaines et l’absence de soutien aux soldats sur le terrain soulèvent de vives inquiétudes sur la véritable volonté du gouvernement de prendre soin de ses troupes.

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