Le torchon brûle depuis quelques jours entre Berlin et Ndjaména. En réponse à l’expulsion de l’ambassadeur de l’Allemagne par la junte au pouvoir, la semaine écoulée, les autorités allemandes ont aussi répliqué en renvoyant l’ambassadrice du Tchad près leur pays.
C’est une réponse du berger à la bergère ! Madame Mariam Ali Moussa, cheffe de la mission diplomatique du Tchad à Berlin, a 48 heures pour quitter le territoire allemand. Samedi dernier, c’était son homologue à Ndjaména qui a été chassé par les militaires au pouvoir qui lui reprochent une « attitude discourtoise » et le « non-respect des usages diplomatiques ». Le diplomate allemand avait dénoncé les violations des droits humains, notamment les violentes répressions des manifestations de l’opposition en novembre dernier. Jan-Christian Gordon Kricke a même réclamé l’organisation au plus vite d’élections libres au Tchad. Une pression diplomatique qui ne plaît pas du tout à la junte dirigée par le Général Mahatma Itno.
En Allemagne, le gouvernement soutient son désormais ancien ambassadeur à Ndjaména. Le ministère des affaires étrangères le félicite alors pour son « travail exemplaire au Tchad ». Le ministère a aussi convoqué la diplomate tchadienne mardi pour lui demander des comptes sur ce que l’Allemagne considère comme « l’expulsion injustifiée » de son ambassadeur.
Pour l’heure, la junte tchadienne n’a pas encore réagi au renvoi de son ambassadrice.