Crise des hydrocarbures au Bénin : Boni Richard Ouorou évoque la responsabilité de l’État

La crise des hydrocarbures continue de menacer le Bénin, notamment avec la récente décision du nouveau président nigérian de supprimer la subvention du carburant par l’État. L’expert en économie et politique, Issa Boni Richard Ouorou relève que face à cette réalité, il est essentiel d’encadrer l’informel, plutôt que de la combattre, afin de soutenir la croissance économique et de prévenir des conséquences pour l’État et ses citoyens.

Les limites de la lutte contre l’informel

Issa Boni Richard Ouorou souligne que l’économie informelle joue un rôle crucial dans la compensation du déficit des « services réguliers », et que l’État doit faire preuve de prudence dans sa manière de la traiter. Prendre des mesures répressives contre les acteurs du secteur sans l’encadrer pourrait avoir des conséquences néfastes sur l’État et la population, « tant que l’État ne démontre pas sa capacité à combler les besoins ».

Les mesures de repressions utilisées par le gouvernement se sont révélées efficaces uniquement face à de « petites crises », et n’ont pas permis de résoudre le problème de manière durable. Selon Issa Boni Richard Ouorou, au lieu de reconnaître les limites de ses actions, les autorités politiques béninoises ont préféré privilégier la violence contre ceux qui les alertent sur les causes de la crise et de les sensibiliser à prendre des mesures préventives.

Cette approche est regrettable selon l’expert en économie, car elle ne favorise pas la résolution de la crise des hydrocarbures qui s’annonce éminente. Par ailleurs,il est crucial que les autorités politiques reconnaissent l’importance de l’encadrement de l’économie informelle et prévoient des politiques qui permettent la transition de l’informel vers le formel. Cela contribuera à soutenir la croissance économique et à prévenir d’éventuelles conséquences négatives pour l’État et ses citoyens.

Pour Issa Boni Richard Ouorou, il est temps que l’État béninois démontre sa capacité à combler les besoins de la population en s’attaquant aux causes profondes de la prochaine crise des hydrocarbures. Au lieu de proposer des mesures répressives, il est essentiel de promouvoir des politiques d’encouragement et de soutien aux acteurs informels, afin de les aider à se formaliser et à contribuer à l’économie nationale.