Crise Bénin-Niger : Théodore Holo croit à un dégel imminent de la situation

Crise Bénin-Niger : Théodore Holo croit à un dégel imminent de la situation

Suite à la visite de médiation des anciens présidents Yayi et Soglo au Niger, le professeur Théodore Holo se prononce. Ce mercredi 03 juillet 2024, il était l’invité Afrique de Rfi. Il s’est donc exprimé sur la décision du Niger de maintenir sa frontière avec le Bénin fermée, et affiche son optimisme quant à l’ouverture des voies de négociations.

Koffi Eganhoui

L’ancien président de la Cour Constitutionnelle intervenait au téléphone sur les antennes de Rfi ce mercredi 03 juillet. Théodore Holo s’est d’abord prononcé sur le maintien de la fermeture de la frontière nigérienne, en dépit de la levée des sanctions économiques par la CEDEAO. Sa position est claire, cette mesure de la junte nigérienne est une sanction à l’encontre du Bénin. « Le Bénin est le maillon faible de la chaîne. Et il y a une sanction directe qui est le fait que le port de Cotonou rapporte également au Bénin beaucoup de ressources, […] grâce au transit des produits à destination du Niger. Je crois que nous sommes plus faibles que le Nigéria et on a voulu nous tirer davantage les oreilles », a laissé entendre le professeur de droit.

En effet, le professeur de droit et ancien patron de la diplomatie béninoise pense que le gouvernement de Patrice Talon paie le prix de son soutien à l’initiative d’une intervention militaire de la CEDEAO au Niger. Une mesure annoncée par le président nigérian et président en exercice de l’organisation sous-régionale au moment du coup d’État du 26 juillet 2023, qui a renversé le pouvoir de Mohamed Bazoum. Le président béninois avait aussitôt pris le lead de l’initiative de l’envoi de la force militaire qui devait déloger les militaires du pouvoir. Mais ce dernier s’est ravisé depuis quelques mois, en rouvrant même la frontière du côté béninois à Malanville. Mais Niamey refuse de faire pareil, comme elle l’a fait avec le Nigéria, en maintenant fermée sa frontière avec le Bénin. La junte du général Tiani accuse le Bénin d’abriter « des bases militaires où l’on entraîne des terroristes qui doivent venir déstabiliser le Niger ». Un argument qui ne convainc pas Théodore Holo pour qui « il n’y a pas de raison, une fois que le Bénin a décidé d’ouvrir les frontières, que le Niger n’en fasse pas autant ».

Cependant, l’ancien président de la Cour Constitutionnelle pense que la démarche de médiation des présidents Boni Yayi et Nicéphore Soglo produira des effets positifs. Selon lui, le simple fait que le chef du régime militaire du Niger « ait accepté de recevoir d’anciens présidents de la République est déjà de bon augure ». Il reste maintenant aux autorités des deux pays, dont les peuples sont « condamnés à vivre ensemble », de discuter et de trouver un compromis pour la relance de leurs échanges. Le professeur Holo pense que l’arrivée de la délégation nigérienne annoncée au Bénin ouvrira la voie aux négociations pour que « les concessions nécessaires puissent être faites afin que les choses redeviennent normales ».

Il a par ailleurs martelé que le Bénin entretient des relations économiques de longue date avec le Niger. Jusqu’à l’avènement de la crise, les marchandises à destination du Niger transitaient par le Port de Cotonou. Un commerce juteux dans lequel le Bénin puisait « à peu près 20 à 30 % de ses ressources ».

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