Le président béninois Patrice Talon et la junte qui dirige le Niger ne sont toujours pas revenus à de bons sentiments dans le conflit qui oppose les deux pays depuis plusieurs mois. La situation s’est au contraire envenimée ces derniers jours après le refus des autorités béninoises de laisser les navires embarquer le pétrole du Niger au port pétrolier de Sèmè-Kpodji (au sud du Bénin). La situation inquiète l’ex-fonctionnaire international et candidat à l’élection présidentielle de 2016, Daniel EDAH. Dans un récent communiqué, il invite les dirigeants béninois et nigérien au dialogue afin de trouver une sortie de crise.
Dans ce bras de fer entre les autorités du Niger et celles du Bénin, les populations des deux pays sont celles qui souffrent le plus. En réponse au refus de la junte nigérienne de rétablir la circulation à la frontière avec le Bénin, Patrice Talon a mis l’embargo sur le transit du pétrole du Niger par le Bénin. En effet, les autorités béninoises estiment que le Niger devrait emboiter le pas au Bénin et rouvrir la frontière dès lors que les sanctions économiques de la CEDEAO ont été levées. Mais la junte que dirige le général Tianni accuse le Bénin d’abriter des bases militaires françaises dans le dessein de déstabiliser le Niger.
Depuis, au Bénin, « en lieu et place d’une juste appréciation de la situation en rapport avec nos intérêts pour accompagner une sortie de crise honorable pour les deux parties », Daniel EDAH note des déclarations partisanes pour supporter le président béninois et rejeter les torts sur les autorités nigériennes. Pour lui, ces opérations de charme ne permettront pas de vite résoudre la situation et contribueront à aggraver la situation des populations des deux États. « Les guerres de déclarations médiatiques ne changent en rien les souffrances des opérateurs économiques béninois. Du port autonome de Cotonou en baisse de régime et des populations béninoises prises au piège du zèle non calculé des autorités béninoises dans la mise en œuvre des sanctions de la CEDEAO contre le Niger », fait Daniel EDAH.
Pour lui, la désescalade doit être vite amorcée dans ce conflit, à la fois diplomatique et économique. Et pour ce faire, il suggère le rétablissement du dialogue et la restauration de la confiance entre Cotonou et Niamey. « Les populations nigériennes et béninoises ont déjà assez souffert de la crise entre les deux pays et la normalisation des relations devient un impératif pour les économies respectives du Niger et du Bénin ainsi que pour leurs populations ». À cet effet, il exhorte les soutiens des deux parties à des discours conciliateurs dans les médias au lieu des opérations de soutien tous azimuts qui s’observent jusque-là. Il conseille au président Talon d’envoyer des émissaires pour engager le dialogue avec les militaires qui dirigent le Niger.
Enfin, Daniel EDAH recommande aux formations politiques et personnalités partisanes du pouvoir Talon d’arrêter de jeter de l’huile dans le feu pour « concentrer leurs énergies sur l’accompagnement du gouvernement dans la recherche de solutions au lieu de s’en prendre aux voix critiques ou aux partis politiques de l’opposition qui n’approuveraient pas la décision » de Patrice Talon.