L’ex-chef de l’Etat béninois Boni Yayi a écrit, mercredi 11 octobre 2023, à l’ancien président nigérian, Olusegun Obassanjo, après sa visite à la frontière Bénin-Niger pour constater les inconvénients des sanctions de la CEDEAO. Il qualifie la situation sur le terrain de “crise humanitaire”.
Boni Yayi accélère la recherche de solutions à la crise nigérienne. Inquiet pour la situation des commerçants et des agriculteurs bloqués à la frontière Bénin-Niger, Boni Yayi a adressé un rapport à l’ex-président du Nigeria, Olusegun Obassanjo, après sa descente sur le terrain samedi 7 octobre dernier.
Dans son rapport, l’ex-président rappelle que cette situation est due aux sanctions infligées au Niger par la CEDEAO après le coup d’Etat contre le régime de Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023. Il renseigne que des milliers de citoyens de la sous-région sont bloqués à cette frontière. L’ancien président se dit avoir vu sur le fleuve Niger « environ 2000 citoyens inquiets pour leur survie et qui dépensent leurs revenus dans le transport fluvial depuis ils sont privés de transports terrestres ». Il rapporte qu’à l’arrivée et au départ, ces citoyens sont tenus de payer 15 $ (environ 10 000 FCFA)
Selon Yayi, « leur sécurité est menacée, car beaucoup sont victimes de noyade ». Il notifie que ce dont il a été témoin « ne fait pas l’honneur » de la CEDEAO.
Des deux côtés de la frontière, « il y a une psychose à cause de l’épée de Damoclès qui pèse sur le peuple », insiste Boni. Il souligne que « ces transporteurs vivent dans ce que l’on peut qualifier de zone sinistrée et de catastrophe humanitaire : l’environnement est insalubre, ils sont privés d’eau, n’ont pas de revenus, pas de nourriture et sont livrés à eux-mêmes ».
Yayi a mentionné dans son rapport que des centaines de camions bloqués transportent des produits périssables. Ces produits, la plupart du temps, ne sont pas assurés, et même pour ceux qui sont assurés, le retard dans la livraison des marchandises les expose à des pénalités.
Face à cette situation, Boni Yayi implore Obassanjo, en tant qu’aîné des anciens présidents de la CEDEAO, d’examiner les moyens par lesquels les anciens présidents de l’organisation sous-régional peuvent être impliqués « dans la résolution urgente de ce cette situation». Il suggère à Obasanjo de parler à l’actuel président de la CEDEAO, le Nigerian Bola Tinubu qui selon lui, est « le seul à pouvoir accélérer la résolution de cette question entre la CEDEAO et le Niger ».
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