Le ministre gouverneur du district d’Abidjan, Ibrahim Cissé Bacongo, a récemment annoncé l’interdiction du commerce ambulant, sur les grandes artères, de la mendicité et de l’usage des charrettes à bras. Cette décision est motivée par le souci d’assainir le cadre de vie des populations, selon les autorités.
Des réactions contrastées au sein de la population
Ces mesures « visent à assainir le cadre de vie des populations, à assurer davantage la sécurité des personnes et des biens, ainsi qu’une meilleure fluidité routière », justifient les autorités. Cependant, de nombreux citoyens expriment leur désarroi face à cette interdiction, arguant leur dépendance de la mendicité ou du commerce ambulant pour subvenir à leurs besoins fondamentaux. « C’est pas par plaisir qu’on vient risquer notre vie ici ! On le fait pour avoir de quoi manger ! », a confié une victime de la décision du gouverneur, à RFI. Les personnes impliquées dans ces activités se retrouvent désormais confrontées à des contrôles policiers plus fréquents et à des sanctions plus sévères.
La décision du gouverneur d’interdire le commerce ambulant pourrait affecter directement une part importante de l’économie informelle en Côte d’Ivoire. En effet, selon un rapport du FMI en 2017, elle représente entre 30 % et 40 % du PIB de la Côte d’Ivoire. « La part de l’économie informelle en Côte d’Ivoire représente 51 % du PIB et plus de 80 % des activités économiques », a rapporté RFI.
Face à ces nouvelles restrictions, des voix s’élèvent pour demander des solutions alternatives pour les personnes affectées par cette interdiction. Des propositions émergent, telles que la mise en place de programmes de réinsertion sociale et professionnelle, afin d’offrir aux personnes concernées des opportunités de travail dignes et durables.