Bénin/Congrès Les Démocrates : Réckya Madougou doit-elle s’inquiéter ?

Bénin/Congrès Les Démocrates : Réckya Madougou doit-elle s’inquiéter ?


Après le congrès de Parakou, beaucoup des irréductibles de l’ex-candidate des Démocrates sont restés sur leur faim.

Cela fait aujourd’hui deux ans et sept mois que Réckya Madougou a été enlevée à Porto-Novo alors qu’elle revenait d’un meeting organisé dans le cadre des présidentielles de 2021. Deux mois plus tôt, l’ex-garde des sceaux avait été brillamment investie par le parti pour la représenter à l’élection. Depuis, elle purge une lourde peine de 20 ans d’emprisonnement et les perspectives pour sa libération sont plus incertaines que jamais. Le pouvoir du président Talon est en effet resté sourd à toutes les interventions en faveur de sa libération et de celle de tous les autres prisonniers politiques. Ni le Groupe de travail des Nations Unies contre les détentions arbitraires, ni les plaidoyers de personnalités du continent, ni les timides actions des députés de son parti n’ont fait entendre raison à un pouvoir déterminé à la briser.

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C’est dans ce contexte que s’est tenu le week-end dernier à Parakou, le premier congrès ordinaire du parti les Démocrates. Une première depuis l’arrestation et la condamnation de celle qu’ils avaient choisie pour les représenter à la dernière élection présidentielle. Beaucoup avaient trouvé dans le choix de Parakou, la ville d’origine de la prisonnière politique, un symbole politique fort, et s’étaient pris à rêver du début d’une nouvelle phase, plus audacieuse et moins timorée de la lutte pour la libération des prisonniers politiques en général, et plus particulièrement celle de l’ex-candidate LD. Ils resteront finalement sur leur faim, le parti s’étant contenté du minimum syndical sur le sujet.

Le cas Réckya Madougou a en effet très peu été évoqué, loin, très loin derrière les tractations pour la répartition des postes au sein du nouveau bureau de coordination nationale, et les luttes de positionnement pour les prochaines élections générales. Une fois encore, comme lors de la réunion du conseil national du parti à Porto-Novo en juillet dernier, le parti a pris « une résolution » pour la libération sans condition de sa candidate et de « tous les autres prisonniers politiques ». Sans avoir rendu compte aux militants, des résultats de la précédente résolution, et de la proposition de loi d’amnistie que les élus ont déposée à l’assemblée nationale au début de leur mandat. L’on n’a observé non plus aucune manifestation ni active, ni passive en faveur de la candidate, à l’occasion de ce grand événement qui se déroulait pourtant chez elle. Un choix assumé de Boni Yayi et des responsables du parti.

Seule lot de consolation : l’entrée de son avocat et porte-parole Renaud Agbodjo, dans le bureau de coordination nationale comme conseil juridique du parti.

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Hebdomadaire N°19-2023

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