Au Congo-Brazzaville, une situation tendue se dessine dans le paysage socio-politique. Des centaines de diplômés, armés de leur savoir et de leur détermination, ont pris d’assaut les rues pour revendiquer leur droit à une intégration méritée au sein de la fonction publique.
Depuis plusieurs semaines, les rues de Brazzaville ont résonné des chants et des slogans des jeunes diplômés, venus en masse pour faire entendre leur voix. Malgré la frustration et le désespoir qui les animent, la manifestation est restée pacifique. Leur revendication est simple : ils demandent leur intégration à la fonction publique, conformément aux promesses qui leur ont été faites. Pour beaucoup, cette intégration représente non seulement une reconnaissance de leurs compétences et de leurs années d’études, mais aussi une garantie d’une vie stable et d’un avenir sécurisé.
« Nous sommes plus de 2500 personnes qui regorgent notre structure. Nous réclamons la notification du quota (d’intégration en 2023). Jusqu’à alors, les autorités ne veulent même parler du recrutement de l’année 2023 », a déclaré Jean-Hubert Kibangou Bassakinina, coordonnateur du collège inter-syndical des professionnels rassemblés devant le ministère de la Fonction publique.
Un contexte économique et social tendu
La situation actuelle au Congo-Brazzaville est marquée par une crise économique qui perdure, exacerbée par la pandémie de Covid-19. Le chômage atteint des niveaux alarmants, en particulier chez les jeunes. Cette précarité de l’emploi, couplée à une inflation galopante, rend la vie quotidienne de plus en plus difficile pour la majorité de la population.
Dans ce contexte, la promesse d’intégration à la fonction publique est apparue comme une bouée de sauvetage pour ces jeunes diplômés. Cependant, face à l’inertie des autorités et à l’absence de mesures concrètes, la déception et la colère ont rapidement pris le dessus.
