L’éditorial d’Arimi Choubadé
Commençons par les héritiers politiques de cette affaire de “rupture” démarrée tambour battant, à l’occasion de la présidentielle de 2016. Une nébuleuse autoproclamée “Nouveau départ” dès le premier tour autour de la télécommande qui autrefois bousculait les pions sur l’échiquier national depuis son exil de Paris. N’était visible à l’époque à ses côtés que son ami Olivier Boko, l’inséparable aussi bien dans l’exil que dans le retour au pays tout comme dans l’emblématique dossier de tentative d’empoisonnement sur la personne du chef de l’État, Yayi Boni, en 2012.
Puis, l’ex-télécommande de Paris a décidé elle-même de mettre le pied à l’étrier et de passer de la procuration à la posture assumée, affublée comme toujours de son alter ego, héritier politique de fait. Si Talon lui-même brillait par son statut d’homme de l’ombre, faiseur de roi et mécène iconoclaste de la classe politique sur plusieurs décennies, c’est l’honorable Yahouédéhou qui va révéler le personnage en second de l’attelage du “Nouveau départ” au cours d’une mémorable intervention à l’hémicycle en marge du débat sur les machines agricoles. Les Béninois découvrirent le bras financier, le porteur de valise, l’homme lige, celui par qui s’accomplissait la captation des marchés publics pour le compte de la galaxie Talon très actif sous Yayi Boni en effet.
En 2016, au retour d’exil, d’autres figures se sont révélées autour de Talon, celles de la filière du barreau de Cotonou incarnée par les avocats de service Joseph Djogbenou puis Séverin Quenum tous vent debout lors de la saga judiciaire liée à la tentative d’empoisonnement sur Yayi Boni et ses conséquences que sont la résiliation du contrat du Programme de vérification des importations (PVI) accordé à une société de Patrice Talon ainsi que les audiences au parquet de Paris pour l’extradition en vain des prévenus demandée par le gouvernement Yayi à son homologue français. Le premier ministre français de l’époque Jean-Marc Ayrault a consulté son ami et aîné Nicéphore Soglo et l’affaire fut conclue : pas d’extradition.
Après la 1ère vague constituée de Boko et compagnie dont un certain Rock Nieri (lui aussi en disgrâce actuellement) puis la 2e vague des avocats, il y a eu les nouveaux convertis d’entre les deux tours dont un certain Sébastien Ajavon (23% des suffrages exprimés) au secours de Talon (24%) face à Zinsou (27%). Sans oublier le Prd de Adrien Houngbedji rentré dans les rangs dès la prestation de serment le 6 avril 2016. D’où les multiples interrogations à propos de ce qui est resté de ces héritiers putatifs successifs après les différentes purges intervenues ces derniers mois autour du palais de la Marina.
En attendant un éclairci sur cet héritage en plein chamboulement, une seule certitude : Talon, c’est fini en 2026…