Vingt jours après le référendum constitutionnel du 20 juillet dernier en Centrafrique, la Cour constitutionnelle a proclamé les résultats définitifs. Le « oui » l’emporte part une victoire écrasante. Avec cette nouvelle le président Faustin-Archange Touadera pourra briguer un troisième mandat. L’opposition est vent debout.
Julien Coovi
À moins d’un spectaculaire retournement de situation, plus rien ne devrait s’opposer à une troisième candidature pour le président Faustin Archange Touadera. Le chef de l’état centrafricain a obtenu une victoire éclatante dimanche dernier après la proclamation des résultats définitifs du référendum. 95,3% des électeurs ont voté « oui » au projet de nouvelle constitution que le président sortant leur a soumis, au grand dam de l’ancien présidente de la cour constitutionnelle, et surtout de l’opposition. Si la première a été démise de ses fonctions pour avoir retoqué le projet de révision constitutionnelle, l’opposition quant à elle, n’a pas réussi à faire échouer le projet ni par le boycott, ni par le « non » dans les urnes. Selon la cour constitutionnelle, plus de 57% des électeurs centrafricains se sont déplacés dans les urnes, alors que plus de 60% du territoire est contrôlé par les groupes armées.
Cette nouvelle Constitution donne la possibilité au président Faustin-Archange Touadéra de se présenter pour un troisième mandat. Le quinquennat présidentiel, renouvelable une seule fois, est ainsi remplacé par un septennat sans limitation du nombre de mandats. Par ailleurs, la binationalité est aussi interdite pour ceux qui souhaitent prendre part aux différentes élections en Centrafrique.
« Nous allons entrer en résistance »
Comme on pouvait s’y attendre, le Bloc républicain pour la défense de la Constitution (BRDC) qui rassemble les principaux leaders de l’opposition centrafricaine, dit ne pas reconnaître ce nouveau texte et promet de tout faire désormais pour faire échec au projet de présidence à vie de Touadéra. « Nous allons, nous, en tant que leaders de l’opposition, prendre nos responsabilités en utilisant, comme toujours, les moyens légaux. Pour nous, la seule Constitution en vigueur en République centrafricaine est celle du 30 mars 2016. Face à cette tentative de mise au pas, nous allons entrer en résistance. Nous sommes déjà en résistance et c’est la Constitution du 30 mars 2016 qui invite à la résistance lorsqu’une dictature s’impose. Donc, nous allons nous opposer à cette volonté de liquidation de la démocratie dans notre pays », a déclaré Crépin Mboli-Goumba, Coordonnateur du Bloc républicain pour la défense de la Constitution.
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