Le préfet et président de la délégation spéciale (PDS) de la commune rurale de Tchériba, Kaboré Amadou, a été retrouvé mort dans la forêt de Karo, à une vingtaine de kilomètres de Dédougou. Les circonstances de sa mort restent floues, mais des sources locales rapportent qu’il aurait été pris en otage par des hommes armés lors de son retour de Dédougou vers Tchériba. Cette tragédie vient s’ajouter aux violences djihadistes qui sévissent depuis plusieurs années au Burkina Faso.
Dans un communiqué en date de ce mercredi 10 mai 2023, le ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité indique que dans la soirée du lundi 8 mai, le préfet Kaboré avait quitté Dédougou après avoir assisté à une réunion régionale pour rejoindre Tchériba. Malheureusement, en chemin, lui, son collaborateur et son chauffeur ont été pris en otage par des hommes armés à proximité de la localité de Karo. Le chauffeur et le collaborateur ont réussi à échapper à leurs agresseurs.
Dès l’annonce de la disparition du préfet, les forces de sécurité ont lancé des opérations de ratissage. Les recherches ont abouti à la découverte du corps sans vie du préfet Kaboré dans la forêt de Karo, située à environ vingt kilomètres de Dédougou. Les détails entourant sa mort n’ont pas été divulgués par les sources sécuritaires. La nouvelle de cette tragédie a suscité une profonde consternation au sein de la population locale et ailleurs dans le pays.
Le Burkina Faso est plongé dans une crise sécuritaire depuis plusieurs années, marquée par des attaques djihadistes qui se sont intensifiées depuis 2015. Ces violences ont déjà fait plus de 10 000 victimes, tant parmi les civils que les militaires, selon les organisations non gouvernementales. Le pays compte également environ deux millions de déplacés internes, témoins de la terreur que vivent les populations dans certaines régions.
Mi-avril, l’armée burkinabè avait lancé une opération anti-djihadiste dans la région où le préfet Kaboré a été retrouvé mort. Cette opération, baptisée Kapidugu (“Ruche” en langue moré), a mobilisé plus de 800 soldats et volontaires pour lutter contre les groupes terroristes. Malgré les efforts déployés par les autorités, la situation demeure préoccupante et les violences continuent de secouer le pays.