Burkina Faso : la responsabilité des forces spéciales de l’armée dans le massacre de Karma

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Le 20 avril 2023, le village de Karma au Burkina-Faso, a été le théâtre d’un massacre particulièrement atroce, qui a fait au moins 147 victimes, dont 45 enfants. Amnesty International a recueilli des témoignages de rescapés et de sources locales, qui pointent du doigt la responsabilité du 3e bataillon de la brigade d’intervention rapide (BIR) dans ces meurtres.

L’armée se transforme en terroriste

Selon les témoignages recueillis, des éléments de l’armée burkinabè ont pénétré dans le village de Karma, sous prétexte d’une patrouille de routine. Ils ont rassemblé les habitants, collecté leurs documents d’identité, avant de les abattre froidement. L’attaque a duré près de sept heures. Le gouvernement burkinabè a ouvert une enquête sur ces événements, mais Amnesty International appelle la communauté internationale à faire pression sur les autorités pour qu’elles prennent des mesures concrètes et efficaces pour mettre fin à la violence contre les civils. Les attaques visant délibérément les populations civiles doivent cesser immédiatement.

« Cette enquête doit être menée de façon impartiale et indépendante afin que les responsables de crimes de guerre et autres violations graves soient traduits devant des juridictions de droit commun selon les normes d’un procès équitable », a déclaré Samira Daoud, directrice d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

Ce n’est pas la première fois que l’armée burkinabè est accusée de violations graves. Les meurtres de Nouna, commis en décembre dernier, et ceux perpétrés lors de l’attaque du site de personnes déplacées de la Ferme à Ouahigouya, en février, sont autant d’exemples de cette violence contre les civils.

Selon les rescapés interviewés par Amnesty International, les habitants de Karma ont été massacrés parce que l’armée les accusait de ne pas avoir dénoncé les éléments des groupes armés qui auraient traversé le village pour attaquer des positions de l’armée et des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) à Aourema, village voisin. Cette accusation ne peut en aucun cas justifier un massacre de civils, a indiqué Amnesty International.

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