Burkina Faso : Ibrahim Traoré sous haute pression !

Au Burkina-Faso, les « gilets rouges » défendent la junte sur les réseaux sociaux

Son pouvoir est à la fois convoité et menacé et il le sait. Le Capitaine Ibrahim Traoré fait face à une forte pression venant aussi bien de son camp que de l’extérieur.

Par Cheikh Ousmane Kane

Les soutiens du Capitaine Ibrahim Traoré le jurent, le président de la transition burkinabè est la cible de puissances étrangères qui s’emploient à le décrédibiliser auprès du peuple burkinabé afin de provoquer sa chute.

À peine un an à la tête du pays et le Capitaine Traoré se retrouve déjà face à une grosse crise. La semaine écoulée, le jeune officier qui a dirigé le putsch contre le colonel Sandogo Damiba a échappé de peu à un autre coup d’État. Selon la junte, les services de renseignement du Burkina Faso auraient intercepté à temps des informations faisant état d’un coup de force en préparation. L’opération était très avancée et devrait avoir lieu dans la nuit du 26 septembre 2023 avec pour objectif, la déchéance de celui qui avait renversé un autre putschiste le 3 octobre 2022.

Cependant, les centaines de partisans sortis dans les rues de Ouagadougou et environs dès l’annonce de la rumeur de ce présumé coup de force ne constituent pas encore une garantie pour le jeune Capitaine. Les premières accusations ayant indiqué le président ivoirien, Alassane Ouattara, comme commanditaire du putsch déjoué ne font que compliquer les choses. Ibrahim Traoré est désormais éclaboussé par une affaire d’équipements militaires reçus de la Côte d’Ivoire. Dans une interview diffusée sur la télévision nationale, il avoue avoir reçu des armes de ce pays pour pouvoir combattre le terrorisme. Des révélations qui pourraient susciter des doutes au sein de l’opinion en ce qui concerne la sincérité de sa lutte aux côtés du peuple lorsqu’on connaît la position officielle d’Abidjan par rapport à la junte au pouvoir à Ouagadougou.

Par ailleurs, la recrudescence de l’insécurité constituerait également une sérieuse menace pour le gouvernement de transition. En dépit des nombreux efforts consentis jusque-là, la majeure partie du territoire burkinabé demeure encore dans le bastion des groupes terroristes. « Toutes ces zones, où on est absents depuis des années, nous allons y aller. Ce seront des batailles très dures, il faut s’y attendre, mais nous sommes là pour ça. Il n’y aura pas de partie du Burkina où nous ne pourrons pas mettre les pieds. Les opérations sont plus aériennes et aéroterrestres », a-t-il tout de même rassuré le 30 septembre 2023 à l’occasion du premier anniversaire de sa prise de pouvoir.

Sur le plan politique, l’annonce faite au sujet de la suite de la transition est aussi un autre facteur qui risque de lui attirer des ennuis. Ibrahim Traoré se dit préoccupé pour l’heure par la sécurité et écarte la question des élections de son agenda pour le moment.

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