Bénin : Talon n’avait pas autorisé Yayi et Soglo à se rendre au Niger

Bénin : Talon n’avait pas autorisé Yayi et Soglo à se rendre au Niger

La crise entre le Bénin et le Niger a commencé à se désamorcer. Même si rien n’a encore changé véritablement, la tension n’est plus aussi vive qu’elle ne l’était ces derniers mois. Un apaisement qu’on doit en grande partie à la médiation volontaire des anciens présidents Boni Yayi et Nicéphore Soglo. Dans une publication du magazine Jeune Afrique en date du 09 juillet 2024, on apprend que le chef d’État béninois n’avait pas donné son accord à ses prédécesseurs.

L’arrivée d’une délégation nigérienne à Cotonou ce mercredi 24 juillet est la preuve que la junte a accepté le plaidoyer de Boni Yayi et Nicéphore Soglo. Reçus par le général Tiani courant juin, ils avaient insisté sur la nécessité entre les deux pays de renouer le dialogue pour le bien des populations qui souffrent de la crise. Bien qu’ils aient été reçus par Patrice Talon, quatre jours après leur retour à Cotonou, Jeune Afrique affirme que Patrice Talon n’avait pas donné son accord au préalable.

Selon le magazine panafricain, c’est depuis le mois de mai que Nicéphore Soglo « a fait parvenir une lettre au général Abdourahamane Tiani pour l’interpeller sur la détérioration des relations entre le Bénin et le Niger ». Le premier président élu de l’ère du renouveau démocratique au Bénin a par ailleurs proposé sa médiation au chef de la junte qui se montrait excessivement méfiant de Patrice Talon depuis que ce dernier avait pris le lead de l’envoi d’une force militaire de la CEDEAO à Niamey pour rétablir le pouvoir de Bazoum. Finalement, le président Soglo a réussi à convaincre le général Tiani qui a marqué son accord pour une visite à Niamey.

Avant de se rendre dans la capitale nigérienne, les deux anciens présidents du Bénin ont averti le chef du gouvernement de leur pays. Ils ont d’ailleurs pu rallier Niamey par vol direct au départ de Cotonou. « Partis de Cotonou le lundi 24 juin par un vol Asky, ils seront accueillis deux heures plus tard [à Niamey, NDLR] par le général Mohamed Toumba, le ministre d’État, et Soumana Boubacar, directeur de cabinet d’Abdourahamane Tiani », rappelle Jeune Afrique.

Si les autorités béninoises, en premier lieu Patrice Talon, étaient informées de la démarche de médiation de Yayi et Soglo, elles n’y ont jamais apporté leur cachet. À en croire Jeune Afrique, le président de la République n’a pas répondu à ses prédécesseurs avant qu’ils ne s’envolent vers la capitale nigérienne où ses émissaires à lui avaient été simplement refoulés auparavant.

Si Patrice Talon n’a pas donné son quitus à la médiation des deux anciens présidents, il les a tout de même reçus à leur retour à Cotonou. Ce qui dénote de sa volonté manifeste de voir rétablir le corridor Cotonou-Niamey. Et l’arrivée de hauts dignitaires du pouvoir nigérien à Cotonou ce mercredi est aussi un bon signe. Reste aux deux chefs d’État dissidents d’accorder leurs violons pour conjuguer au passé cette crise qui n’a jamais profité à leurs deux peuples.

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