(Juillet 2023 – juillet 2024, un anniversaire cruel et une année de détresse de plus !)
L’on se souvient de l’épilogue de la réforme appliquée en novembre 2020 dans ce secteur sensible du système sanitaire béninois consacré le 26 juillet 2023 par la signature du décret n° 2023-426. Le conseil des ministres approuvant la décision de dissolution du seul centre national de référence, le CPMI-NFED, spécialisé dans la prise en charge médicale de la drépanocytose au Bénin par son conseil d’administration qui censura ainsi la contre-performance enregistrée en raison de l’incompétence du personnel installé et de la carence drastique en ressources humaines qualifiées.
Simplement, le constat sur le terrain est amer et préoccupant. Alors que jadis, avant la mise en route de cette réforme en fanfare, le Bénin était réputé pour la qualité de sa prise en charge de cette maladie dévastatrice et pour ses performances en matière de lutte contre la drépanocytose, aujourd’hui, les drépanocytaires et leurs parents sont laissés à leurs sorts et vivent tous les jours l’émoi de l’incertitude du lendemain que procure à tout instant ce mal pernicieux.
C’est ainsi que le Bénin voit ses fils et filles traverser les frontières en quête de soins appropriés pour cette pathologie. Nombreux sont les citoyens qui ont dû cesser de fréquenter les hôpitaux pressentis pour suppléer aux soins du centre dissout.
De même, les patients drépanocytaires qui affluaient de toute la sous-région au CPMI-NFED et dans ses démembrements départementaux ont changé de destination, vu que la prise en charge est devenue aléatoire et dérisoire. Pendant ce temps, les personnes atteintes de la drépanocytose qui n’ont pas suffisamment de moyens pour aller voir ailleurs souffrent le martyre.
La suppression de ce centre laisse un vide immense au Bénin où, aujourd’hui, il n’existe plus de centre spécialisé pour les drépanocytaires. Pourtant, l’OMS a hissé, depuis des années, cette maladie au rang des maladies prioritaires de santé publique, recommandant aux États de créer des centres spécialisés en vue de la prise en charge des personnes atteintes. Elle n’a d’ailleurs jamais cessé de le rappeler. Alors, ne serait-ce que pour respecter la recommandation de l’Organisation Mondiale de la Santé, le gouvernement béninois est interpellé. Il ne doit plus rester sourd à la détresse des patients et de leurs parents désemparés qui souffrent dans le silence.
Le Bénin ne peut et ne doit rester insensible à la spécialité ou la spécificité de cette maladie et ramer à contre-courant des exigences de la lutte idoine contre un fléau de notre temps.