Un événement majeur s’est déroulé à Cotonou, ce dimanche 10 novembre 2024, marquant une nouvelle étape dans la dynamique politique du Bénin. Les forces de l’opposition se sont réunies pour la mise en place officielle du cadre de concertation, un forum destiné à fédérer les partis d’opposition en vue des élections générales prévues en 2026. Plusieurs formations politiques ont pris part à l’événement, dont le Mouvement Populaire de Libération (MPL), la Grande Solidarité Républicaine (GSR), la Nouvelle Force Nationale (NFN), ainsi que Les Démocrates (LD), un des partis principaux de l’opposition.
Le lancement des travaux a été marqué par des déclarations fortes et symboliques. L’honorable Nourenou Atchadé, président du groupe parlementaire des Démocrates, a salué la résilience du peuple béninois, notamment des compatriotes en exil et des détenus politiques. Selon lui, ce cadre de concertation représente le début d’une nouvelle ère dans le processus de « la libération du pays ». « C’est pour le peuple béninois que nous nous mettons ensemble pour faire le combat jusqu’à la libération du pays », a-t-il déclaré, exprimant ainsi un message d’espoir et de détermination pour un avenir meilleur. Selon ses mots, les députés du parti Les Démocrates soutiennent pleinement cette initiative. Un sentiment partagé par tous les acteurs de l’opposition présents à la rencontre. Daniel Edah, président du mouvement ‘’Nous le ferons’’, a salué l’initiative des ‘’Démocrates’’ et a insisté sur l’urgence de redonner au peuple béninois ses droits et sa liberté. “Nous devons agir pour sauver notre démocratie, notre justice et nos institutions”, a-t-il ajouté. Pour lui, il est crucial de se rassembler pour permettre au Bénin de renouer avec un système politique plus juste et transparent.
Les travaux de l’assemblée générale constitutive se sont déroulés autour du thème « Sauvons la démocratie béninoise en naufrage, pour assurer le retour des exilés au pays et la libération des détenus politiques ». Il est clair que l’opposition s’engage dans une dynamique unitaire, visant à rendre plus efficaces sa présence et son action face aux élections générale de 2026.
Les prises de parole des leaders de l’opposition
À l’ouverture, les leaders de l’opposition se sont succédé au pupitre pour exprimer leur solidarité et leur vision pour un Bénin plus démocratique. Apollinaire Avognon, président de la Nouvelle Force Nationale (NFN), a rappelé que « depuis 2016, certains ont payé de leur sang, d’autres la prison ou l’exil », soulignant la lutte de nombreux Béninois contre un système qu’il juge autoritaire. Selon lui, l’objectif de cette mobilisation est de « rétablir la démocratie », et il a dénoncé les tentatives de consolidation du pouvoir par le biais du code électoral exclusif.
De son côté, Antoine Vissetogbé, président de la GSR, a réaffirmé l’urgence d’un changement de cap face à la situation politique et sociale du pays. « Personne ne respire dans ce pays » a-t-il indiqué, tout en insistant sur le fait que « la fatalité sera vaincue ».
À peine installés, les acteurs du cadre de concertation s’orientent déjà sur les grands chantiers qui représentent les défis de leur combat. Pour le président du MPL, Expérience TEBE, la révision du code électoral et l’audit du fichier électoral doivent être des actions prioritaires du creuset. Il a insisté sur le fait que la souffrance des Béninois a atteint « son point de non-retour », et a appelé à un travail commun pour “bâtir un avenir meilleur”.
Un cadre pour redonner espoir au peuple
À cette rencontre, le rôle de l’ancien président de la République Boni Yayi a été réitéré à travers son soutien à cette initiative pour la défense des libertés et de la démocratie. Il s’est fait représenter sur place par un ténor de l’opposition, Éric Houndété, qui est revenu les luttes des autres figures, telles que Joël Aïvo et Rekya Madougou, emprisonnés dans des conditions qu’il qualifie d’injustes et arbitraires. Il a dénoncé la dérive du système judiciaire et l’absence de véritable justice dans le pays. Éric Houndété a également réaffirmé que le combat de l’opposition ne se limite pas aux élections, mais qu’il est aussi un combat pour “la paix et le pain” pour tous les Béninois. « Face à la pénurie de pain, de la paix, on se dit “Il va partir ?”. Il ne veut pas peut-être partir, mais inéluctablement, calmement, il va partir », a-t-il souligné.
Une solidarité renouvelée
L’assemblée générale s’est conclue sur un message de solidarité et d’espoir. Les leaders de l’opposition ont réitéré leur engagement à unifier leurs forces pour répondre aux attentes du peuple béninois et restaurer la démocratie. Chacun a insisté sur la nécessité de dépasser les clivages et de travailler ensemble pour affronter les défis qui attendent le pays. Selon Nourenou Atchadé, « De notre convergence d’action viendra notre salut », soulignant que seule une opposition unie pourra restaurer la liberté et la justice au Bénin. « En mon nom propre et au nom du président Boni YAYI que nous tendons la main à tous les partis politiques qui n’ont pas démarré cette aventure avec nous. S’ils ne viennent pas, nous irons les chercher », a ajouté Éric Houndété.
Ce lancement marque un moment déterminant dans la préparation des élections de 2026. La mobilisation de l’opposition, portée par un projet commun et une volonté affirmée de changement, pourrait bien redéfinir le futur politique du pays. Le cadre de concertation est ainsi présenté comme un creuset pour l’élaboration d’une alternative politique solide et crédible, au service du peuple béninois.
Les Responsables du Cadre de Concertation des Partis de l’opposition
1- Eugène AZATASSOU du parti Les Démocrates, Coordonnateur du Cadre de Concertation
2- Antoine GUEDOU VISSETOGBE de la GSR, 1er Coordonnateur adjoint et porte-parole du Cadre
3- Expérience TEBE du MPL, 2è Coordonnateur adjoint
4- Apollinaire AVOGNON de la NFN, 3è Coordonnateur adjoint
5- Daniel EDAH du Mouvement NOUS LE FERONS, 4è Coordonnateur adjoint
6- Chabi YAYI du parti Les Démocrates, Secrétaire Exécutif du Cadre de Concertation
