Le président béninois Patrice Talon a accordé, ce samedi 23 décembre 2023, un entretien à l’ORTB, la télévision nationale. Le chef de l’Etat a abordé plusieurs sujets de l’actualité nationale, dont les critiques générées par son message sur l’état de la Nation.
Appelé à se prononcer à nouveau sur le bilan de l’impact de sa gouvernance sur la population, après les multiples critiques suscitées par son discours sur l’état de la nation, tant dans le rang de l’opposition que des citoyens, Patrice Talon a choisi de s’acharner sur son prédécesseur, Boni Yayi. Du moins, le chef de l’Etat s’est davantage investi dans un discours de ‘’destruction’’ de son prédécesseur, comme il l’a fait le jeudi dernier devant les parlementaires ; des propos qualifiés de « déshumanisants » par Julia Akpaki, membre de la Coordination nationale du parti Les Démocrates. Ce choix soulève des questions quant à la préservation des valeurs morales et républicaines au Bénin.
Lors de l’entretien, il a réitéré que le Bénin progresse, malgré la reconnaissance du faible pouvoir d’achat des citoyens. Il compare le Bénin actuel à celui d’hier. « Je compare le Bénin d’aujourd’hui au Bénin d’hier qui est, comme l’ont dit certains, un pays fracassé, un pays de désordre, de corruption où tout manquait… Effectivement, il y a des domaines dans lesquels le Bénin n’a pas progressé. Dans la pagaille, on n’a pas progressé. Dans la corruption, on n’a pas progressé. Les ressources du pays étaient distribuées. Chacun s’en servait à volonté. Et puis après, on se plaisait bien à les distribuer aux parents, amis et consorts… Quand on nomme un ministre à l’époque, quand on nomme un directeur général, il va chez lui et il fait une messe d’action de grâce…Ils disent ‘’je suis dans la joie parce que papa bonheur m’a nommé…” Ils distribuent l’argent du pays, impunément. C’était ça le Bénin », a déclaré Patrice Talon. Cette approche de déni et de dévalorisation du mandat de Boni Yayi met en lumière un président centré sur la destruction de son prédécesseur.
Selon certains observateurs de la vie politique et plusieurs citoyens béninois, le chef de l’Etat adopte un ton qui divise plutôt qu’il ne rassemble. La nécessité de promouvoir des débats politiques constructifs et respectueux est cruciale pour maintenir la cohésion sociale.