Bénin : Patrice Talon échange avec le Cadre de Concertation des Confessions Religieuses

AUDIENCE CCCR TALON

Le Cadre de Concertation des Confessions Religieuses du Bénin (Cccr) était, dans l’après-midi de ce jeudi, 10 avril 2025, au palais de la Marina. Objectif de cette initiative du Chef de l’État, Patrice Talon, promouvoir le dialogue interreligieux et renforcer la cohésion sociale. Malheureusement, les questions qui fâchent sont demeurées latentes et entières.

Selon les indiscrétions, l’audience accordée au Cadre de Concertation des Confessions Religieuses par le Président de la République, en présence des Ministres de l’Intérieur et de la Justice, s’inscrit dans le cadre de la promotion du dialogue inter-religieux et du renforcement de la cohésion sociale. À cette rencontre, plusieurs points ont été inscrits à l’ordre du jour. Il s’agit, selon un point fait par la cellule de communication du palais, de la question de la caducité de la loi du 1er juillet 1901 relative aux associations et aux fondations en République du Bénin, la question de la laïcité, les conflits internes qui subsistent au niveau de certaines confessions religieuses, la question des élections générales de 2026 sans oublier la situation politique dans le pays. L’affaire de complot contre la sûreté de l’État impliquant l’homme d’affaires Olivier Boko et l’ex-Ministre des Sports, Oswald Homéky, ne serait pas occultée.

Une simple rencontre d’informations ?

À l’issue de l’audience, ‘’le Secrétaire Général et porte-parole du Cadre de Concertation des Confessions Religieuses du Bénin, Michel Alokpo, a exprimé la gratitude du Cccr au Chef de l’État pour sa disponibilité et son esprit d’écoute”. C’est la seule mention faite dans le compte rendu par rapport à cette rencontre avec le Chef de l’État. Quid des points de vue du Cadre liés à toutes ces questions évoquées ? Le Cccr a-t-il marqué des points là où l’opposition et la Conférence Épiscopale du Bénin (Ceb) n’ont pas été écoutées ?

C’est justement là que se situe la perplexité de l’opinion publique béninoise. En définitive, la rencontre entre le Chef de l’État et le Cadre de Concertation des Confessions Religieuses du Bénin, a été beaucoup plus une rencontre d’informations qu’une rencontre d’échanges devant dégeler le climat social dans lequel le Bénin est plongé depuis des années. À moins d’un (1) an des élections générales, les doléances de l’opposition, de la Ceb et du Cccr sont toujours refoulées et balayées du revers de la main par Patrice Talon.

Peut-il exister une paix véritable au Bénin avec un Code électoral décrié et taxé de ‘’crisogène’’, quand des personnes croupissent toujours dans les maisons d’arrêt pour leurs opinions politiques, quand des cadres et des opérateurs économiques sont toujours contraints à l’exil, loin de leurs affaires et leurs familles, quand l’opposition est traquée et empêchée de rencontrer ses militants sur le territoire national au moment où les partis politiques de la mouvance se la coulent douce partout ?

Le jeu dangereux du Cadre de Concertation des Confessions Religieuses du Bénin

Malgré son attachement à tous ces points cités, le Cadre de Concertation des Confessions Religieuses du Bénin a, semble-t-il, manqué une grande aubaine de se faire entendre. On se demande si le Secrétaire Général et porte-parole du Cccr Michel Alokpo et les autres membres du bureau sont véritablement sincères dans leur lutte pour la préservation de la paix au Bénin ! En effet, joint au téléphone pour avoir le point de vue du Cadre sur les questions évoquées lors de la rencontre, un membre influent du Cccr a indiqué de se limiter simplement au compte rendu de la direction de communication du Palais de la République. Ce qui signifie que tous les points qui fâchent et qui sont à la base du climat délétère qui règne, sont demeurés tels, sans aucune concession de la part du Chef de l’État.

Selon toute vraisemblance, les membres du Cadre sont reçus en audience pour aller écouter le Chef de l’État, sans chercher à faire fléchir celui-ci sur son intransigeance sur certaines questions cruciales. C’est justement, là, le jeu dangereux du Cadre ! En perdant subitement son verbe, le Cadre de Concertation des Confessions Religieuses du Bénin se retrouve aujourd’hui le dos au mur. Pourra-t-il encore porter ses revendications liées au Code électoral, à la cohésion sociale, à l’organisation d’un dialogue national ? Les jours à venir nous édifieront !

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