Dans un article scientifique publié pour le compte du Civic Academy for Africa’s Future (CiAAF), l’enseignant-chercheur Expédit Ologou s’est intéressé aux voies éventuelles de dégel de la tension qui prévaut actuellement entre le Bénin et le Niger.
Coffi Eganhoui
L’article est intitulé “Malentendu bénino-nigérien : sources et ressources pour sortir de la crise”. L’auteur, Expédit Ologou, y aborde les différents contours de cette tension entre le Bénin et le Niger depuis l’avènement du putsch militaire qui a renversé le pouvoir de Mohamed Bazoum. Alors que les relations sont revenues à la normale entre le Niger et tous ses autres voisins, le pays tarde à revenir à de bons sentiments avec le Bénin. Face à cette situation qui ne profite en réalité à aucun des deux pays, le président du CiAAF fait des propositions de pistes de solutions aux deux pays.
Au prime abord, l’enseignant-chercheur apprécie la démarche de médiation de la Chine qui est en train de résoudre le différend relatif à l’exploitation du pipeline d’exportation du pétrole du Niger via le Bénin. Même s’il s’agit d’une solution « épisodique », cette médiation de la Chine « permet d’une part aux deux camps de s’asseoir autour d’une table de négociations. […] D’autre part, l’option chinoise ouvrirait la voie à des négociations ultérieures sur d’autres questions de fond liées à des perceptions et des préjugés géostratégiques », estime Expédit Ologou.
Cependant, les véritables acteurs qui peuvent apporter une solution efficace sont les « détenteurs légitimes d’influence ». Il s’agit de certains hommes d’États ou personnalités politiques dont la maitrise des questions étatiques et des enjeux géopolitiques de la sous-région permettra de refroidir les ardeurs entre Cotonou et Niamey. Ces acteurs « ne demandent qu’à être sollicités avec respect et dignité pour se rendre utiles », indique le président du CiAAF. Aux côtés de ces hommes expérimentés, Expédit Ologou suggère le recours aux personnalités de la société civile, aux leaders religieux et politiques « qui ont une certaine écoute dans les deux capitales ».
