Le discours du chef de l’Etat Patrice Talon sur l’état de la nation, prononcé ce jeudi 21 décembre 2023, continue de susciter de débats dans le rang de l’opposition. Après les critiques des députés Éric HOUNDETE et Nourénou ATCHADE, Julia AKPAKI, membre de la Coordination nationale du parti Les Démocrates, analyse le discours du président de la République.
Lire ci-dessous sa déclaration
« De cette adresse à la nation béninoise, je note un discours déshumanisant qui prend pour cible l’homme dont la personne de l’ancien chef d’Etat, Dr Thomas Boni YAYI.
Monsieur Patrice TALON a dit : << Nos mères, nos femmes et nos sœurs en particulier ne sont plus obligées de se parer d’uniformes qui leur coûtent une partie du prêt obtenu, de s’exposer au soleil, de perdre des journées entières en vue de louer de soi-disant bienfaiteurs . >>
Cette nouvelle posture de l’actuel chef de l’Etat n’est pas de nature à promouvoir nos valeurs morales et républicaines en vue de garantir une paix durable, gage d’une cohésion sociale crédible.
Nous sommes dans un contexte politique très critique avec un tissu social fissuré, et les citoyens béninois n’attendent que de vous, Monsieur le Président, un esprit de tolérance, dont la vertu permettra d’établir les limites dans lesquelles le pluralisme d’une société mature s’exprime. Et ces limites, ne peuvent naître que de la culture du pardon, du respect des droits de l’Homme et non de la prétention de primauté d’un mode de vie sur les autres.
Revenons à présent sur la question du hautement social en débat et au profit des femmes : cas de la microfinance.
La microfinance est tout d’abord un outil de lutte contre la pauvreté et fait référence au microcrédit.
Votre régime, depuis ce temps, n’a fait que passer à côté de nobles enjeux financiers et organisationnels devant, en temps normal, favoriser le développement local et s’ouvrir sur de nouveaux marchés.
Quel gain pouvez-vous par exemple attendre d’une bénéficiaire qui obtient cinquante mille francs CFA par Momo et qui s’est juste contentée de nourrir ses enfants parce que, justement, son étalage a été déguerpi ou saccagé par ce même donateur ou soi-disant bienfaiteur ?
Par quelle alchimie peut-elle multiplier ou faire générer ce fonds dans une situation pareille ?
Monsieur le Président, acceptez et reconnaissez que plusieurs mécanismes de crises ont noyé votre projet dit de hautement social.
Et tout projet de développement, quelle que soit sa nature, doit tenir compte de ces paramètres que voici :
- la libéralisation du secteur privé ;
- la libération du code des marchés publics ;
- et la libéralisation des prix des denrées alimentaires en passant par la revue en baisse des taxes et impôts sur les marchés.
Ce n’est que comme cela qu’on pourra maintenir l’équilibre socio-économique de notre pays. »
Julia AKPAKI, membre de la Coordination nationale du parti Les Démocrates.