Depuis quelques jours, une information faisant état d’une menace planant sur la vie de l’ancien Président de la République, Thomas Boni Yayi, a fusé sur la toile. Des manœuvres seraient orchestrées pour attenter à sa vie. Si l’information semble être prise au sérieux par les uns, le gouvernement, lui, banalise.
Si le Béninois lambda s’est contenté de lire l’information sans une réaction, ce n’est pas le cas des populations de Tchaourou, commune d’origine de l’ancien Chef d’État. En effet, réunies, ce samedi 1ᵉʳ mars 2025, au siège local du parti ”Les Démocrates”, sous la houlette de Yacoubou Bio Sawé, figure politique influente de la région, elles ont dénoncé ce qu’elles considèrent comme une menace grave sur la vie du leader du parti d’opposition. Selon elles, toute tentative de déstabilisation ciblant l’ancien Chef de l’État, serait source d’impacts potentiellement désastreux pour le climat social.
« Ici, c’est Tchaourou ! »
Dans son traditionnel point de presse, le Secrétaire général adjoint du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji, a nié ce que l’opposition qualifie de « menace sur la vie » de l’ancien chef d’État. Cependant les militants du parti LD n’ont pas la même lecture de la situation. « Ici, c’est Tchaourou ! Le plus petit cheveu de Yayi Boni est précieux pour nous », a mis en garde Saliou Oroukoubou, Coordonnateur d’arrondissement du parti, dans une déclaration lue au nom des populations de Tchaourou et des militants du parti LD.
Selon eux, de telles manœuvres sapent la stabilité du pays et ravivent les blessures encore vives des épisodes de 2019, où l’ancien Président avait été contraint à un isolement forcé pendant 52 jours. « Le Bénin ne peut se permettre de retomber dans de telles dérives », ont vivement martelé les orateurs, exigeant par cette même occasion, une clarification de la part des autorités sur ces rumeurs et une garantie formelle de protection pour Boni Yayi.
À en croire le porte-parole du gouvernement, il s’agit d’une stratégie des opposants pour survivre dans la mémoire des Béninois. « Il faut faire de la manipulation, il faut inventer les situations, il faut créer l’actualité s’il n’y en a pas », a-t-il répondu. Selon lui, ventiler ces genres d’informations est la trouvaille de l’opposition pour mobiliser davantage ses partisans et être constamment sous le feu des projecteurs. « Ainsi vous avez observé vous-mêmes que chaque fois, ou de façon régulière, cette opposition soulève un sujet qui n’en est pas un et, dès qu’il est vidé, un autre apparaît », a-t-il ajouté.
Si on est d’accord qu’il n’y a pas de fumée sans feu, les autorités chargées de la sécurité sont les premières personnes concernées. Il leur incombe la lourde responsabilité de mener à bien leur mission régalienne.
