Bénin : l’ONG BENIN DIASPORA ASSISTANCE dénonce une rupture du social !

Hôpital de Référence d'Abomey-Calavi : plaidoyer de l'ONG Bénin Diaspora Assistance pour l'accessibilité des soins à tous les Béninois

Les Béninois vivent le martyre au quotidien depuis quelques années. A la faveur de réformes tous azimuts dans divers secteurs, le gouvernement compromet davantage la vie et la survie des citoyens béninois. Dans son rapport annuel au titre de l’année écoulée, l’ONG BENIN DIASPORA ASSISTANCE a noté un profond désengouement du régime Talon aux œuvres sociales. Que ce soit en faveur des civils ou des militaires, des résidents ou des expatriés, les efforts fournis jusque-là sont très loin de présager d’un futur meilleur aux Béninois.

Si les Béninois appellent à l’aide depuis 2016, leurs cris de cœur deviennent encore plus stridents lorsqu’ils se retrouvent à l’extérieur. Dans plusieurs pays du monde, des ressortissants de la République du Bénin sont contraints de vivres dans la clandestinité. Ceci en raison de la réforme de réorganisation de la carte diplomatique pilotée par l’ancien ministre des Affaires Etrangères, Aurélien Agbénonci, qui a conduit à la fermeture des dizaines d’ambassades et consulats du Bénin dans le monde. Une réforme qui met bon nombre de Béninois « en situation de détresse » sur les territoires où leur pays n’a plus de représentations diplomatiques. « Certains, étant en situation irrégulière dans ces pays, ne peuvent se permettre le luxe de chercher à se déplacer vers les pays dont les ambassades du Bénin existent encore, et ayant juridiction sur leurs résidences », explique le rapport de l’ONG BENIN DIASPORA ASSISTANCE.

Toujours à l’extérieur des frontières du Bénin, les ressortissants béninois souffrent autant que leurs compatriotes restés au pays. Le rapport dénonce le cas des évacuations sanitaires en France. Pour des raisons économiques, l’Etat se désengage souvent de la prise en charge des malades qui « sont régulièrement contraints de retourner au Bénin, malgré qu’ils ne soient pas guéris ». Ces derniers, soucieux de sauver leurs vies, se jettent parfois dans la clandestinité sur le territoire français. Le rapport cite en exemple le cas de l’épouse d’un fonctionnaire du ministère de la santé souffrante d’une maladie cardiaque et qui a été abandonnée par le gouvernement béninois qui demandait son rapatriement alors même que les cardiologues français avaient recommandé une obligation de greffe des artères du cœur. « Heureusement que son opposition de rentrer au Bénin, a permis la prise en charge rapide et efficace de sa crise, sinon elle serait actuellement dans une chambre mortuaire et gonflerait le taux de décès des évacués sanitaires au Bénin qui sont renvoyés au bercail malgré la non-guérison », se réjouit l’ONG BENIN DIASPORA ASSISTANCE dans son rapport.

A l’intérieur du pays, c’est le secteur de la santé qui souffre d’un manque criard de plateaux techniques dans les hôpitaux. Les cas les plus inquiétants sont les hôpitaux de zone de Ouidah et Covè en plus du CHD de Porto-Novo. Dans le septentrion, les dispensaires et hôpitaux ne disposent pas d’électricité pour la plupart. Seuls quelques-uns sont dotés d’un groupe électrogène que le gouvernement peine à entretenir et à alimenter en carburant. Conséquence, les agents de santé procèdent la plupart du temps aux interventions avec des lampes torches. Le secteur sanitaire au Bénin a également souffert de manque de personnel qualifié en 2023. Dans de précédents rapports, l’ONG BENIN DIASPORA ASSISTANCE a relevé « un manque de personnels et agents de santé qualifiés entre 3600 et 3800 ». Mais l’effort fourni par le gouvernement s’est limité au recrutement d’environ 1600 personnes en contrat CDD de 3 ans.

Par ailleurs, les citoyens béninois sont également sujets à des injustices sous le gouvernement actuel. En dehors des civils qui crient depuis 2016, le rapport de l’organisation non gouvernementale fait la lumière cette fois-ci sur la situation des hommes en uniformes. BENIN DIASPORA ASSISTANCE dit avoir enregistré une vingtaine de plaintes sur des cas d’injustices au sein de la Police Républicaine. Elles concernent, entre autres, « le non-paiement des rappels de 2015 de la police républicaine, liés à la loi des corps paramilitaires, pour lesquels les douaniers et les agents des eaux et forêts, ont perçu les leurs depuis des années ; le non-paiement des indemnités/ primes de Covid et le détournement des frais liés à cette gestion par endroits ; et la vente désormais des uniformes de la police républicaine organisée par certains responsables. La tenue et la casquette sont vendues à 47.500 FCFA, et les autres (le béret et le galon) sont à 6.500 FCFA ». A cela s’ajoute l’absence de paiement de primes aux policiers au motif qu’ils ne sont pas en mission comme leurs camarades de l’armée.

Outre les policiers, les sapeurs-pompiers sont les autres victimes d’injustice au cours de l’année écoulée. Ce corps paramilitaire est sollicité sur divers fronts sans les moyens minimums. « Pour l’ensemble des 77 communes du Bénin et pour les 11 millions d’habitants, ils ne disposent que de 24 bases, 24 camions citernes, 25 ambulances, 10 pick-up pour le déplacement du personnel », a constaté BENIN DIASPORA ASSISTANCE lors de ses enquêtes. Une situation qui fait que les soldats du feu mettent jusqu’à 45 minutes en moyenne avant d’intervenir sur les différents lieux de sinistres. Par ailleurs, le gouvernement a fait le choix de concentrer la majeure partie des équipements des sapeurs-pompiers à proximité des grandes industries appartenant à des personnalités et à quelques pas des usines agricoles. Cela constitue une grande injustice. Le cas de l’incendie de bus à Dassa le 29 janvier 2023 est une preuve de ce que dénonce BÉNIN DIASPORA ASSISTANCE. La base de sapeurs-pompiers qui se trouve à 500 mètres du lieu du sinistre n’avait que des motos comme moyens d’intervention fonctionnels. Mais à Savalou où se trouvent les usines d’égrenage de coton, les camions citernes sont tous flambant neufs et fonctionnels. Une situation qui amène l’ONG BENIN DIASPORA ASSISTANCE à se demander : « la vie du peuple béninois a la même valeur que le coton ? ».

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