L’Assemblée Nationale a adopté une proposition de loi portant modification du Code électoral dans la nuit du mardi 05 au mercredi 06 mars 2024. Les changements opérés dans le texte concernent surtout le mode de parrainage des candidats à l’élection présidentielle. Une modalité que fustige Constant Sinzogan qui y voit un facteur d’exclusion.
La nouvelle loi n’a pas encore passé le contrôle de constitutionnalité mais elle fait déjà polémique. L’un des amendements portés au texte restreint le droit de parrainage des députés et maires. Désormais, ces derniers sont astreints d’accorder leurs parrainages au duo de candidats qu’aura choisi le parti politique qu’ils représentent au parlement. Or, le parrainage est un acte de volonté et de choix, fait remarquer Constant Sinzogan qui déplore le fait que cette option soit retirée aux élus au profit de leurs formations politiques. « Au lieu donc de dire qu’une candidature à la présidentielle au Bénin doit être portée par les parrainages d’au moins 27 députés et (ou)maires, il faut tout simplement dire en inversant la charge de la conditionnalité sur les partis politiques que pour être candidat à la présidentielle au Bénin, il faut recueillir le parrainage d’un parti politique comptant en son sein au moins 27 élus députés et (ou) maires », analyse-t-il. Pour lui, si la véritable idée qui se cache derrière la proposition de loi est de conditionner les élus aux choix des responsables de leurs partis, la formulation aurait pu se faire d’une autre manière.
Autre chose qui l’inquiète, c’est ce qui se passera au cas où un seul parti politique détient la totalité des députés et maires qui devront parrainer. « Y aurait-il un seul candidat à l’élection présidentielle au Bénin ? Ou ce parti va-t-il parrainer deux ou plusieurs candidats pour un affrontement à l’amiable, pour un match amical ? », s’est-interrogé Constant Sinzogan.