UNE COMEDIE HUMAINE, Billet d’humeur du journaliste Déo Gratias Kindoho
Surprise générale. On en serait presque choqué. Des kidnappeurs de Steve Amoussou comparaissent en ce moment devant la CRIET au Bénin. La justice béninoise aurait ouvert une enquête suite à l’acte de banditisme orchestré à Lomé dans la nuit du 11 au 12 août dernier.
Et cette enquête aurait permis d’identifier et de mettre la main sur deux kidnappeurs qui se trouvent être – je vous le donne en mille – deux des trois individus démasqués et poursuivis par le Togo. Le troisième, le patron même du repaire MMA qui a fourni les membres du gang de kidnappeurs, est présent à l’audience mais pas au ban des prévenus.
Il n’est visiblement pas impliqué par ladite enquête de la justice béninoise dont on n’apprend la mise en œuvre qu’aujourd’hui, au moment même où s’est ouverte l’audience de comparution de la paire de bandits. Faut-il le rappeler, aucune autorité administrative ou judiciaire du Bénin n’a pris la parole sur le sujet à ce jour. On attendra alors des deux prevenus à la barre qu’après avoir raconté les énormités attendues d’eux, ils nomment les autres membres du gang.
Steve Amoussou en a compté quatre au total. Il a fallu la sortie du procureur de Lomé pour que subitement la CRIET se montre préoccupée par l’enlèvement de notre compatriote au point d’interpeller des personnes mises en cause par des investigations de la justice togolaise.
Bravo ! Mais heureusement ou malheureusement, il ne suffira pas de leur coller une ou deux peines pour que tombent les mandats d’arrêt délivrés contre eux. Les deux compères MMA ainsi que leur patron devront ensuite aller s’expliquer chez le voisin de l’Ouest. À moins qu’entre-temps, le régime dit de la rupture se soit mieux racheté.
C’est-à-dire qu’au-delà de la mise en scène en cours, il redonne sa liberté à Steve Amoussou. De toute façon, si la CRIET a ouvert une enquête et interpellé deux de ses ravisseurs, c’est qu’elle admet que Steve est bien un otage et elle se couvrirait d’un peu plus de merde à vouloir couvrir de légalité un acte hautement illégal. Ce serait un recel d’enlèvement.
Steve Amoussou libéré sans aucune charge retenue contre lui mettrait peut-être Lomé d’humeur à reconsidérer la situation et à être attentif à d’eventuelles missions de bons offices que nous dépêcherions auprès de lui. J’ai écrit PEUT-ÊTRE.