Les députés de la 9e législature étaient réunis en séance plénière au Palais des gouverneurs ce mercredi 11 juin 2025. Occasion pour les Démocrates d’inviter leurs collègues de la majorité présidentielle à revenir sur la proposition de loi d’amnistie portée par l’opposition.
Le président du Groupe parlementaire « Les Démocrates », Nourénou Atchadé, a saisi l’occasion de la plénière de ce mercredi 11 juin, pour pointer du doigt la responsabilité et l’engagement de l’ensemble des députés face à certaines préoccupations liées à la cohésion nationale. Surfant sur le vote de douze (12) accords de prêt, de financement et de conventions de crédit relatives à l’alimentation scolaire, à l’agriculture et à l’énergie, conformément aux dispositions de l’article 145, alinéa 2 de la Constitution, il a lancé un vibrant appel à ses collègues de la mouvance présidentielle, afin de ressortir le texte de la proposition de loi spéciale portant amnistie des tiroirs de l’Assemblée nationale pour l’examiner et le voter. « Nous sommes restés inactifs pendant près de 46 jours. Est-ce parce que nous n’avons pas de dossier ? Je me rappelle pourtant que nous avons un bon dossier qui dort dans vos tiroirs : la loi d’amnistie. Monsieur le président, est-ce qu’on ne pouvait pas, entre-temps, dépoussiérer cette loi-là et l’étudier ? », a plaidé le président du Groupe parlementaire, Nourénou Atchadé auprès du Président du parlement, Louis Vlavonou.
La loi d’amnistie a une connotation d’apaisement
Selon lui, l’adoption de cette loi spéciale, qui prévoit une amnistie ou un abandon des poursuites judiciaires en faveur de certaines figures politiques, dont l’ex-Garde des Sceaux Reckya Madougou et le Professeur de droits constitutionnels Joël Aïvo, permettra d’apaiser les tensions dans le pays. A l’en croire, ce geste symbolique contribuera à renforcer la cohésion nationale dans un contexte politique actuel marqué par des fractures.
En effet, à en croire le député, le vote de cette loi spéciale fera non seulement du bien à la cohésion sociale mais aussi au Chef de l’Etat, Patrice Talon. Ce dernier, à moins d’un an de la fin de son deuxième et dernier mandat constitutionnel, gagnerait plus en ce qui concerne ses acquis. « Le Président de la République, lui-même, a souhaité sortir par la grande porte. Je crois qu’on peut l’aider en faisant cela. Allons chercher cette loi, travaillons-la ensemble avec l’ensemble des députés, toutes tendances confondues, et faisons-la voter. Vous verrez que toute la République va vous saluer », a déclaré Nourénou Atchadé.
Faut-il le rappeler, cette proposition de loi d’amnistie avait déjà essuyé un revers de la part des députés de la majorité présidentielle. La commission des lois avait, en janvier 2024, rejeté le texte, infligeant un premier échec à ses initiateurs. Mieux, selon le Chef de l’Etat, cette demande est mal venue. Il a balayé du revers de la main la possibilité d’accorder même la grâce présidentielle à ces personnalités visées, notamment la Ministre Reckya Madougou, condamnée à 20 ans de réclusion pour financement du terrorisme, et le Professeur Joël Aïvo, retenu dans les liens de la justice pour pour complot contre la sûreté de l’État et blanchiment de capitaux.
Mais les députés du Groupe parlementaire ”Les Démocrates” sont persuadés que cette loi représente un pas vers la réconciliation nationale et la décrispation du climat politique. Ce nouvel appel obtiendra-t-il enfin un écho favorable de la part des députés de la majorité présidentielle ? On attend de voir.