Bénin/Fin de mandat tumultueuse: l’alerte et les recommandations du pasteur Michel Alokpo

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Lentement, mais inexorablement, le Bénin se dirige vers un autre grand rendez-vous de son histoire. Il s’agit, à moins d’un cataclysme, des élections générales qui doivent avoir lieu en 2026. Ces échéances groupées jamais tenues auparavant, appellent des conditions particulières qui malheureusement laissent perplexes beaucoup d’observateurs.

Au nombre de ces observateurs avertis de la vie politique et sociale du Bénin, on peut citer le pasteur Michel Alokpo. Auréolé de sa casquette de religieux, à laquelle on peut ajouter son expérience au sein du Cadre de Concertation des Confections Religieuses du Bénin (CCCR) où il occupe le poste de Secrétaire Général, l’homme ne voit pas l’avenir du pays exempté de tout soubresaut.

Dans un texte intitulé ”Au secours, sauvons le Bénin”, l’homme de Dieu tire la sonnette d’alarme. Selon lui, les périodes d’élections, et surtout celles de fin de règne, constituent des périodes à risques qui ne laissent personne indifférent. La spécificité de ces périodes, à l’en croire, appelle à une grande implication de toutes les couches sociales, en particulier, les confessions religieuses. Pour preuve, « À la veille du départ du feu général Mathieu Kérékou, son gouvernement avait organisé un séminaire du 16 au 18 août 2005, dont le thème était : ‘‘Contribution des confessions religieuses pour des élections crédibles et paisibles au Bénin’’ », a-t-il cité. Selon lui, les recommandations de telles initiatives ont toujours porté leurs fruits. Par exemple, une journée nationale de culte et de prière où toutes les confessions religieuses, selon leurs propres réalités, invoquent Dieu pour la paix au Bénin.

2026, la période de toutes les incertitudes !

Loin d’être un oiseau de mauvaise augure, le pasteur Michel Alokpo est inquiet par rapport à la fin du régime de ”la Rupture.” « La situation socio-politique actuelle est d’autant plus sérieuse qu’il faut intercéder pour le gouvernement de Patrice Guillaume Athanase Talon, pour les députés de la 9èmelégislature, les membres de la Cour constitutionnelle et de la Cena, afin que chacun ait la crainte de Dieu pour remplir sa mission sans compromis pour l’intérêt supérieur de la Nation », propose-t-il. Cette action, selon lui est d’autant nécessaire dans la mesure où le Bénin traverse un climat sociopolitique délétère. 

En opinant sur l’affaire d’atteinte à la sûreté de l’Etat qui défraie la chronique depuis quelques jours, le révérend pasteur Michel Alokpo invite les hommes politiques, les religieux et les populations au calme et à laisser la justice faire son travail. « La situation que traverse notre pays actuellement, avec cette histoire de supposé coup d’État déjoué qui sème la confusion dans l’esprit de nombreux Béninois, la solution n’est pas dans des marches de soutien à un homme. La classe politique et les religieux doivent laisser la justice faire son travail, car ces mouvements sont de nature à faire pression sur les magistrats en charge du dossier et ne confèrent pas à la justice son indépendance », a-t-il indiqué.

Le Bénin doit vaincre la fatalité 

Se fondant sur l’intelligentsia béninoise, le pasteur, dans son message, croit que le Bénin va vaincre la fatalité. « J’invite les magistrats en charge de cette affaire à ne pas se laisser impressionner par ces mouvements anti-démocratiques », car, a-t-il poursuivi, selon Romain 13, verset 4, ”Le magistrat est serviteur de Dieu pour ton bien. Mais si tu fais le mal, crains ; car ce n’est pas en vain qu’il porte l’épée, étant serviteur de Dieu pour exercer la vengeance et punir celui qui fait le mal.”

Membre du Cadre de Concertation des Confections Religieuses du Bénin, il n’a pas manqué de lancer une pierre dans le jardin des confessions. « J’invite par ailleurs la communauté chrétienne (catholique, protestante, évangélique, céleste) et la communauté musulmane à intensifier la prière à l’endroit du Président de la République pour qu’il achève dans la paix son dernier mandat et qu’il soit ouvert à un dialogue politique inclusif pour le pardon et la réconciliation du peuple béninois en usant de tout son pouvoir pour le vote d’une loi d’amnistie pour les détenus », a-t-il appelé de tous ses vœux. Laquelle loi sera votée au cours d’un dialogue national qui examinera aussi les huit (8) recommandations issues du colloque du 25 avril 2024 organisé par la Conférence Épiscopale du Bénin. « Le peuple Sénégalais nous en a donné un bel exemple », a indiqué le révérend pasteur.

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