Dans l’indifférence générale, le pouvoir de Patrice Talon qui a franchi tous les paliers de la méchanceté vient de sortir une trouvaille : la fiche de convoyage de produits agricoles que dans un sursaut patriotique l’honorable Djènontin vient de clouer au pilori.
Après avoir liquidé les droits politiques des citoyens, Talon use maintenant de l’appareil d’État pour porter la dernière touche à sa politique de suppression des droits économiques des paysans amorcée depuis quelques campagnes.
Où sont-ils ces fils de paysans devenus fonctionnaires, docteurs, professeurs titulaires, députés, ministres, etc. ? Pendant que le despote passe la camisole de force à vos sœurs, frères, pères et mères des champs qui suent sous le soleil, dos courbé, houes au clair, toute la science que vous avez acquise à travers l’éducation scolaire et universitaire qu’ils ont payées par des années de sacrifices et de privations, vous sert à quoi ?
Vous êtes indignes de ces braves gens. Votre silence est inqualifiable.
Si ceci passe, c’est que notre société est morte et qu’il n’y a plus d’espoir. Si nous ne pouvons pas collectivement opposer un refus ferme et spontané à l’iniquité, c’est que nous ne sommes plus des humains. Nous sommes devenus un troupeau de moutons que conduit à sa guise un berger sans scrupules.
Il ne se trouve donc aucun collectif d’avocats pour se lever spontanément et déférer ces actes administratifs absurdes devant les tribunaux ! Il ne se trouve donc aucun parti politique sérieux pour engager un bras de fer résolu et irréversible avec ce pouvoir arbitraire, faire de la défense des droits économiques des paysans son cheval de bataille les mois à venir et en faire une lutte qui mobilise toutes les strates de la société !
Paysans, si la société vous laisse à votre triste sort, si par pusillanimité elle vous réduit à l’état de bêtes de somme, alors cessez de produire !
Vous êtes maîtres de vos vies et propriétaires de vos productions.
Trop c’est trop !
Indignons-nous !