Suite à l’article d’Olofofo, le gouvernement a multiplié les explications contradictoires. Quant au ministre de la culture, il reste toujours introuvable.
Par Julien Coovi
Jean-Michel Abimbola est introuvable depuis plusieurs semaines. Le ministre de la Culture n’est pas retourné à son poste depuis l’inauguration du pavillon du Bénin à la biennale de Venise. L’ancien président du Bloc de la Majorité Présidentielle à l’assemblée nationale a-t-il des ennuis de santé qui l’obligent à se tenir si longtemps loin de son poste, ou a-t-il simplement démissionné ?
Le moins qu’on puisse dire est que le gouvernement aurait bien voulu que la nouvelle de son absence prolongée ne s’ébruite pas. Il n’a de fait rien dit de cette situation jusqu’à la sortie de l’article d’Olofofo. En conférence de presse hebdomadaire, le porte-parole du gouvernement a d’abord tenté de dédramatiser cette absence prolongée : « le ministre Abimbola est permissionnaire ; il a pris quelques semaines, le chef de l’État l’a autorisé. Il se repose, mais il y a un ministre qui assure son intérim. Il avait besoin d’un repos… » Officiellement donc Jean-Michel Abimbola serait en congé maladie. Sauf que même ses collaborateurs ne sont pas au courant. Selon nos informations, le ministre chargé de la culture a vidé son bureau de ses effets personnels. Curieuse décision pour un ministre qui a l’intention de revenir.
Pour beaucoup, Jean-Michel Abimbola ne reviendra pas. Il aurait même remis sa démission que le chef de l’État aurait refusée. « Faux, répond le porte-parole. Au jour où je vous parle, je n’ai connaissance d’aucun décret qui dit que nous avons changé de ministre du Tourisme, de la culture et des arts. Si un ministre est indisponible par exemple pour une raison ou pour une autre, il y a un intérimaire qui assure ses arrières, qui gère les affaires courantes en attendant. Si c’est un changement, une sortie du gouvernement, ça se constate »
Léandre Houngbédji a-t-il convaincu ? Sans doute pas. Ses réponses ont en effet fait l’objet de plusieurs railleries sur les réseaux sociaux. Les antécédents du porte-parole du gouvernement en la matière ne plaident pas beaucoup pour lui. Léandre Houngbédji avait eu la même attitude lors du limogeage du ministre Sévérin Maxime Quenum, avant qu’un décret ne vienne à peine 48 heures plus tard, le désavouer.
À deux ans de la fin du dernier mandat de Patrice Talon, de plus en plus de ses soutiens des premières heures quittent le navire soit de façon volontaire, soit contraints et forcés.