Bénin : à propos des “bases militaires” de Kandi et de Porga, le porte-parole de l’armée béninoise donne des détails

Bénin : à propos des "bases militaires" de Kandi et de Porga, le porte-parole de l’armée béninoise donne des détails

Le 11 juillet 2024, le capitaine Ibrahim Traoré, président du Burkina Faso, a affirmé que le Bénin abrite des bases militaires françaises qui forment des terroristes pour attaquer son pays. Face à ces accusations, après un énième démenti du gouvernement par le biais de son porte-parole, c’est l’armée béninoise qui se prononce. Reçu dans “L’entretien du dimanche” ce 21 juillet 2024 sur Éden TV, le Lieutenant-colonel Ebenezer Honfoga Vincent, chef des opérations aériennes et porte-parole des Forces armées béninoises, a dénoncé de fausses accusions et apporte quelques clarifications sur des bases militaires sur le territoire béninois.

Le capitaine Ibrahim Traoré a déclaré à la suite du Niger que des bases militaires françaises étaient situées à Kandi et vers Porga. Une déclaration que le lieutenant-colonel Ebenezer Honfoga Vincent qualifie d”’amusante”. « D’abord, quand vous suivez bien le discours du capitaine, il a dit qu’il a des preuves d’une base militaire étrangère à Kandi et d’une base militaire étrangère vers Porga. Celui qui dit détenir des preuves d’existence d’une base militaire, que celui-là, en face du public, donne des informations de manière aussi moins précise que celles qui permettent de dire ‘’Porga je ne sais où? ‘’. Est-ce que vous pensez que c’est assez crédible, qu’on puisse prendre cela en compte ? » , a relevé le porte-parole de l’armée béninoise. Il a ensuite souligné que les installations militaires à Kandi et Natitingou existent depuis des décennies et servent de bases opérationnelles avancées pour contrer la menace terroriste.

Le lieutenant-colonel Honfoga a expliqué que ces bases ne sont pas des installations de grande envergure, mais des camps permettant aux militaires avancés en opération de se ressourcer avant de retourner sur le terrain. Il a également insisté sur le fait que « la base opérationnelle avancée de Porga qui est une base militaire béninoise n’a pas vocation à laisser des étrangers venir former des terroristes pour aller attaquer un voisin qui est plus le Burkina Faso qui est notre voisin immédiat avec des populations qui sont des populations sœurs aux nôtres ». Pour lui, « une base militaire est une installation qui abrite les opérations des Forces Armées d’un pays, un lieu où on peut faire des entraînements ou stocker du matériel militaire, le lieu où les militaires peuvent se loger, un lieu où on peut installer des opérations de commandement ».

Des clarifications sur les coopérations militaires du Bénin

Le porte-parole de l’armée béninoise a par ailleurs abordé la question de la coopération militaire internationale. Il a expliqué que le Bénin a des accords de coopération avec plusieurs pays, permettant la présence d’instructeurs étrangers pour des formations ponctuelles. Ces détachements d’instructions opérationnelles durent généralement deux à trois semaines, après quoi les instructeurs retournent dans leurs pays d’origine.

Pour répondre aux allégations du député Basile Ahossi, qui avait déclaré que le nombre d’instructeurs étrangers présents au Bénin s’élevait à 300, tandis que les militaires béninois bénéficiaires de cette formation n’étaient que 200, le lieutenant-colonel Honfoga a affirmé : « Je ne sais pas d’où ce député, à qui j’ai un profond respect, a sorti ces chiffres. On n’est pas dans du folklore pour permettre qu’un partenaire apporte plus d’effectifs pour former à notre niveau moins de personnel. Non, on n’est pas dans du folklore. Nous sommes dans du sérieux. » Il a précisé que les effectifs des instructeurs étrangers sont toujours inférieurs à ceux des militaires béninois formés, et que la présence des partenaires internationaux est strictement contrôlée et temporaire. Le porte-parole des Forces armées béninoises a réitéré que le Bénin n’a jamais été sollicité par ses partenaires internationaux pour établir des bases militaires permanentes sur son territoire.

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