Bénin/35e anniversaire de la Conférence Nationale : « Après tout, c’est le fondement de notre vivre-ensemble », a rappelé Ousmane Batoko

Ousmane Batoko

Février 1990 – février 2025. Il y a exactement 35 ans qu’a eu lieu au    Bénin, la Conférence des forces vives de la nation. Des assises nationales, les premières du genre en Afrique francophone, qui ont ouvert la voie au processus démocratique. 35 ans après, l’héritage de cette conférence historique ne semble plus servir de guide en politique.

Le Bénin serait-il en train d’être réinventé ? C’est l’impression que donnent les diverses tractations politiques qui y ont cours ces dernières années. Même l’héritage de la Conférence des forces vives de la nation ne semble plus aujourd’hui important. Mais les vertus de ces assises n’ont pas été reléguées au second plan par tout le monde. Certains hommes politiques, à l’instar d’Ousmane Batoko, continuent de raviver dans les mémoires des Béninois, encore nostalgiques, le vibrant souvenir de l’historique Conférence des forces vives de la nation.

« Il faut que certains cessent d’être missionnés pour banaliser la Conférence des forces vives de la nation », a réagi, récemment au micro de la télévision Canal 3 Bénin, l’ancien Président de la Cour suprême et membre du comité préparatoire de cette conférence historique. Sur un ton vif, il n’a fait aucunement preuve de langue de bois pour dénoncer les dérives actuelles du régime de la Rupture qui, selon lui, vont à l’encontre des idéaux de la Conférence de 1990. Observateur averti de la scène politique nationale, selon lui, des voix s’élèvent pour minimiser la portée de cet événement fondateur de la démocratie béninoise, créant ainsi un malaise au sein de la société. « Après tout, c’est le fondement de notre vivre-ensemble », a-t-il rappelé.

Défaillance volontaire ou capitulation de l’intelligentsia béninoise !

Ousmane Batoko n’a pas caché son amertume face au changement de discours et de principes de certains de ses anciens compagnons politiques. « Je ne reconnais plus des amis à moi dans les postures qu’ils adoptent aujourd’hui », a-t-il avoué sans ambages. Un constat qui l’amène à se questionner sur l’existence d’une véritable intelligentsia au Bénin.

35 ans après l’historique Conférence des forces vives de la nation, le Bénin a semblé perdre son âme. Monseigneur Isidore De Souza, le Général Mathieu Kérékou, Grâce Adamon, le professeur Albert Tévoèdjrè et tous ceux qui avaient contribué à la réussite de ces assises nationales, n’auraient sûrement jamais pu imaginer que les acquis démocratiques de cette conférence seraient autant banalisés aujourd’hui.

Article précédent

Alerte : Hani Al Abdalla, un libanais recherché pour avoir volé une forte somme d’argent

Article suivant

Rapport V-Dem 2024 : le Bénin classé « État à système électoral autocratique »

You might be interested in …