L’Union des Ressortissants de la CEDEAO du Togo est sensible à la division qui s’opère au sein des États de la sous-région. Dans le cadre de la présentation de son bureau réformé à Lomé le samedi 08 juin dernier, elle a saisi l’occasion d’une conférence de presse pour évoquer la situation politique au sein de la CEDEAO, en relever les causes et suggérer des solutions.
En montant au créneau pour donner de la voix, les ressortissants de la CEDEAO vivant au Togo ont pris conscience que « ce sont eux qui constituent les maillons de la chaine de l’intégration régionale ». L’association, à en croire son nouveau président, BAH Amadou Oury, s’est engagée depuis 23 ans « dans la lutte contre la violation des textes communautaires relatifs à la libre circulation des personnes et des biens, des capitaux et services, au droit de résidence et d’établissement ». À ce titre, elle ne conçoit pas que les divisions politiques entre les chefs d’État conduisent à la dislocation de la CEDEAO.
En effet, le Niger, le Mali et le Burkina Faso sont des pays qui ont déserté l’organisation en allant se regrouper au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES). Cette situation qui est due au rejet et aux dénonciations des putschs a très tôt fait place à des conflits politiques entre la CEDEAO et les trois autres pays non littoraux. À cela, viennent s’ajouter « l’insécurité liée à l’extrémisme violent et les troubles sociopolitiques [qui] sont en train de détruire l’existence de la CEDEAO ». La paix et la cohabitation pacifique sont donc menacées au sein des populations de la sous-région. Mieux, les nombreuses conséquences qui découlent des sanctions infligées par les régimes démocratiques à ceux des militaires se répercutent surtout sur les populations. « Ces sanctions surprenantes avec effets immédiats, ont détruit les activités de centaines de milliers des populations qui excellent dans plusieurs domaines d’activités sans aucune compensation », a déclaré le président de l’UR CEDEAO-TOGO qui a félicité le chef d’État togolais, Faure GNASSINGBÉ, qui s’était désolidarisé de la CEDEAO lorsqu’il était question d’appliquer ces sanctions.
À en croire BAH Amadou Oury, les « causes profondes » de la crise que traverse la CEDEAO ne se trouvent pas ailleurs. Il les met sous le coup de « la mauvaise gouvernance politique et économique, [les] défis criards de l’insécurité face aux faiblesses des États [ainsi que] la non-application, par la CEDEAO, du protocole sur la Démocratie et la bonne Gouvernance, additionnel à celui relatif au Mécanisme de Prévention, de Gestion et de Règlement des Conflits, de maintien de la Paix et de Sécurité ». L’UR CEDEAO-TOGO croit encore à une réunification de la CEDEAO et perçoit l’avènement de l’AES « comme une dynamique favorable aux réformes structurelles et opérationnelles des institutions » sous-régionale. « Les organes de la CEDEAO, comme la Conférence des Chefs d’États, le Parlement et la Cour de justice de la CEDEAO doivent jouer leurs rôles de contrepouvoir par de nouvelles prérogatives, dans une complémentarité agissante », préconise BAH Amadou Oury qui appelle aussi à une CEDEAO des populations.