Les chefs d’États et de gouvernements de la CEDEAO ont tenu leur 65ᵉ sommet ce dimanche 07 juillet 2024 à Abuja, dans la capitale nigériane. Au menu des échanges, la question du départ de trois pays, le Niger, le Burkina Faso et le Mali, ainsi que la création d’une confédération par ces derniers. Au sein de la sous-région, la pilule semble très amère.
Selon des informations reçues de sources médiatiques, le sommet de ce dimanche s’est déroulé à huis clos. Les chefs d’États et de gouvernements présents à Abuja se sont retrouvés seuls pour mener les échanges. Une fois encore, le départ des pays de l’Alliance des États du Sahel est remis sur table. Le Niger, le Burkina-Faso et le Mali sont passés à autre chose depuis et se sont même retrouvés à Niamey le samedi 06 juillet pour sceller la création de leur confédération. Les chefs d’États de la CEDEAO n’apprécient pas du tout cela, mais ne veulent non plus forcer les choses. Le Sénégalais Bassirou Diomaye Faye s’est proposé pour mener une dernière médiation avec les présidents des pays déserteurs. Mais si elle n’aboutit pas, il faudra bien accepter de tourner la page et « acter la rupture, avec les conséquences », a-t-il prévenu ses pairs en appelant aussi à une réforme de la CEDEAO.
Si les pays de la confédération de l’Alliance des États du Sahel ne réintégraient pas l’instance sous-régionale, ce sont les populations qui en souffriront le plus, pense le président de la Commission de la CEDEAO. « Les populations ont bénéficié d’une liberté de mouvement dans notre espace Cédéao et elles ont commencé à percevoir les avantages de notre marché commun de plus de 400 millions d’habitants. Il est évident que la désintégration perturbera non seulement la liberté de mouvement et d’établissement des personnes, mais elle aggravera également l’insécurité dans la région », a expliqué Omar Alieu Turay.
Ce sommet d’Abuja serait sans doute le dernier ultimatum de la CEDEAO aux chefs des juntes qui gouvernent les trois pays de l’AES avant de consommer le divorce. De leur côté, les putschistes concernés ont beaucoup avancé. Tous les trois se sont réunis au Niger ce 06 juillet pour ce qu’ils ont appelé la première conférence des présidents de l’Alliance des États du Sahel. Conférence au cours de laquelle ils ont désigné le Malien Assimi Goïta pour diriger l’AES pendant les douze prochains mois.