Après un « léger report » en mars dernier, la junte militaire au pouvoir annonce la tenue du référendum constitutionnel le dimanche 18 juin 2023.
Dans les urnes le dimanche 18 juin, les Maliens sont appelés à répondre par OUI ou NON à la question suivante : “Approuvez-vous le projet de Constitution” ? L’annonce de la convocation du corps électoral s’est faite ce vendredi 05 mai à travers un décret lu à la télévision. « Le collège électoral est convoqué le dimanche 18 juin 2023 sur toute l’étendue du territoire national et dans les missions diplomatiques et consulaires de la République du Mali à l’effet de se prononcer sur le projet de Constitution », a indiqué le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga. Mais une semaine plutôt, soit le 11 juin, les forces de défense et de sécurité voteront par anticipation.
Le projet de nouvelle constitution en lui-même renforce les pouvoirs du président de la République et déclasse le statut de la langue française. Si le projet est validé le 18 juin, le français ne sera plus la langue officielle du Mali, mais plutôt la « langue de travail », rapporte RFI. Cependant, le projet de nouvelle constitution qui va être soumis au référendum ne fait pas l’unanimité au sein de la classe politique et la société civile. Les politiques anti-référendum y voient une manière pour les militaires de s’éterniser au pouvoir. « Nous sommes contre ce référendum aujourd’hui, parce que le pays va très mal. Ce que nous demandons, c’est de faire face à des élections présidentielles, pour qu’on puisse avoir un président démocratiquement élu. Parce que ces militaires-là n’ont pas l’intention de laisser le pouvoir. Nous avons constaté que cela est pour imposer la candidature de monsieur Assimi Goïta, donc nous sommes contre », a réagi Mamadou Traoré, président du mouvement politique dénommé “Alternative pour le Mali”. Les militaires au pouvoir assuraient tout de même en mars dernier qu’ils se conformeront au calendrier retenu et qui prévoit la fin de la transition et le retour des civils au pouvoir pour février 2024.
Au sein de la société civile, c’est plutôt à la laïcité de l’État intégré au projet qui divise. La Ligue des imams du Mali (Limama) préfère que le Mali soit un État confessionnel où l’on juge chaque citoyen en fonction des principes et recommandations de sa religion. Et pour mieux se faire entendre, la Limama organise une conférence de presse à Bamako ce samedi 06 mai 2023. RFI y annonce la présence de l’Imam Mahmoud Dicko, leader religieux et acteur des mouvements populaires ayant conduit à la chute de l’ex-président Ibrahim Boubacar Kéïta.