À travers un communiqué publié ce samedi 8 juin 2024, le Niger accuse le Bénin d’avoir « pris en otage » cinq de ses ressortissants et dénonce les entraves au bon fonctionnement du projet pipeline. Le gouvernement nigérien compte faire tout pour la libération de ses citoyens arrêtés le mercredi 5 juin dernier sur le site abritant le projet pipeline à Sèmè Kpodji au Bénin.
Le gouvernement nigérien a dénoncé les multiples violations des accords liant Niamey et Cotonou concernant le transport du brut nigérien. Ces accords, au total trois, signés en 2019, garantissent le bon fonctionnement du pipeline, même en cas de conflit entre les deux pays. De ce fait, « aucun lien ne peut être fait entre la fermeture par le Niger, pour raison de sécurité, de sa frontière avec le Bénin, et le fonctionnement régulier de système de transport des hydrocarbures par pipeline entre le Niger et le Bénin », indique le communiqué de CNSP. Cependant, depuis juillet 2023, après le coup d’Etat au Niger, estiment les autorités nigériennes, le Bénin a entravé le fonctionnement du système de transport, à travers plusieurs actes. Le premier a été l’embargo mis par le président béninois Patrice Talon sur le chargement du pétrole nigérien. Ensuite, l’expulsion des inspecteurs nigériens du terminal de chargement de Sémé Kpodji et dernièrement, l’arrestation de cinq cadres de la société WAPCO-Niger. Les autorités nigériennes rejettent les raisons évoquées par le procureur de Cour de Répression des Infractions économiques et du Terrorisme (CRIET), notamment celle relative à une menace d’atteinte à la sûreté de l’État béninois par les Nigériens.
« Le Niger entend prendre toutes les dispositions pour obtenir la libération sans conditions de ses citoyens pris en otage, défendre ses droits et préserver ses intérêts vitaux », précise le communiqué. Les dirigeants nigériens tiennent Patrice Talon pour « seul responsable » de « toute violation de l’intégrité physique et morale de ses citoyens ». Ils invitent par ailleurs la Chine, partenaire stratégique de projet d’exploitation du pétrole nigérien à « prendre ses esponsabilités » pour le respect des accords signés dans ce cadre.