Elles ont été arrêtées et déposées en prison le 11 avril dernier sous prétexte d’occupation illégale d’espace public au Marché Dantokpa. Plusieurs autres ont également subi le même sort. Des organisations de revendeurs et de défense des droits de l’homme, ainsi que des leaders politiques ont dénoncé un « crime contre le droit à la vie », appelant à la libération immédiate des personnes arrêtées.
Quelques jours après les manifestations d’indignation de part et d’autre contre l’arrestation des vendeurs, ce mardi 18 avril, 33 femmes interpellées et gardées en prison ont été remises en liberté. Elles ont été arrêtées pour des faits dits d’occupation anarchique d’espace public, alors qu’elles ne cherchent qu’à survivre. Selon un communiqué du Comité national des revendeurs, vendeurs et artisans du Bénin (CONARAB) « la majorité d’entre eux fait partie des déguerpis suite aux casses sauvages et inhumaines orchestrées en 2018 par le zélé préfet Modeste TOBOULA », sans doute sous la commande du Président Patrice Talon.
Laissés à leur sort depuis plusieurs années, ces vendeurs n’ont trouvé comme issue que s’adonner à la vente à la sauvette en vue de satisfaire leurs besoins vitaux, dans un contexte où il est difficile d’obtenir un espace au marché Dantokpa. Mais le gouvernement a décidé de s’en prendre à elles ainsi qu’à d’autres vendeurs. Ce faisant, « le pouvoir de Talon fait preuve de sauvagerie », a souligné le communiqué signé par le CONARAB. L’Organisation pour la défense des droits de l’homme et des peuples (Odhp), a quant à elle dénoncé non seulement l’interpellation de ces vendeurs, mais aussi les conditions de leur arrestation. Ils ont subi des séances de bastonnade et d’humiliation. Des actes qui violent la protection de leurs droits humains. La libération des 33 femmes doit déboucher sur celle des personnes arrêtées le 13 avril 2023 dans les environs du marché Saint Michel et de la station Lègba.