Ahmed Tinubu déclare la guerre à l’AES

Au sein de la CEDEAO, la création de l’AES passe toujours mal !

En juillet, Bola Ahmed Tinubu parlait de raid sur Niamey pour libérer l’otage, Mohamed Bazoum. En décembre, la fameuse troupe en attente de la CEDEAO a complètement disparu du discours pour laisser la place à des sanctions allégées par endroits. Même si la rhétorique malicieusement belliciste demeure avec une volonté de délégitimation de l’Alliance des États du Sahel (AES), cette alliance qui regroupe le Mali, le Burkina et le Niger. En tout cas si le président Tinubu voulait réellement de la décrispation il aurait procédé autrement que le rendu du 10 décembre à Abuja. Presque un sommet pour pas grand-chose sauf pour maintenir le cap du clash.

L’éditorial d’Arimi Choubadé

D’abord l’ombre de Bazoum qu’on a fait planer à dessein sur les travaux avec une invitation personnelle à lui adressée alors qu’on le savait sous bonne garde par les militaires au pouvoir à Niamey ; l’appel à sa libération, l’injonction d’une transition courte dans tout le Sahel, l’annonce par ailleurs d’une batterie de mesures afin d’accélérer tous les mécanismes d’intégration à propos de la monnaie unique Eco, de la sécurité, des échanges commerciaux puis enfin de la troïka de négociation, Julius Maada Bio de Sierra Leone, Faure Gnassingbé du Togo, Patrice Talon du Bénin sous la supervision du représentant du président Tinubu lui-même.

On peut d’ores et déjà prévoir la réaction de l’AES suite à cette effronterie assumée de la part de certains de ses anciens amis. La prudence aurait voulu que ces sujets soient gelés le temps qu’une accalmie soit retrouvée. Avec la chasse à la France et la l’Union Européenne observée dans le Sahara ces dernières années, aucune initiative soutenue par ces deux partenaires ne peut trouver grâce auprès des Assimi Goita, Ibrahim Traoré et autre Abdouramane Tiani notamment les questions concernant la sécurité au Sahel, la monnaie Eco, la lutte contre le terrorisme et autres génériques CEDEAO.

Cette réalité-là ne peut échapper à la perspicacité du vieux d’Abuja. Pourquoi alors tenter d’effaroucher l’AES ? Tiani a déjà planté le décor dans une sortie la veille du sommet de la CEDEAO en annonçant que le pétrole pour lequel un pipeline et un port en eau profonde ont été érigés sur le territoire béninois est en priorité désormais destiné au Burkina et au Mali, accessoirement à d’autres pays de la sous-région à l’exception probablement des Sahélo-incompatibles, en l’occurrence les françafricains. Toute chose qui pourrait profiter au géant Nigérian qui cherchait en vain à se débarrasser lui aussi d’un partenaire encombrant et déstabilisant sans en avoir l’air et sans se mouiller outre mesure. Quoi qu’on dise, une Ouest-Afrique exemptée de toute influence française ne peut profiter qu’à Abuja.

En attendant on souffle sur les braises ardentes.

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