Un nouveau sommet des dirigeants de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest s’est tenu ce dimanche 10 décembre 2023 à Abuja, au Nigéria. Il y a été question de la situation politique du Niger dont le président est déposé par des militaires depuis juillet dernier. La rencontre a abordé également les cas du Mali, du Burkina Faso et de la Guinée. Autant de pays tombés aux mains des militaires suite à des Coups d’État.
Le président togolais, Faure Gnassingbé, principal facilitateur du Niger, a exposé à ses pairs le plan de sortie de crise que propose la junte dirigée par le Général Abdourahamane Tchiani. Sa plaidoirie s’est articulée, autour de quelques points essentiels dont « la durée de la transition, le sort réservé au président renversé Mohamed Bazoum ou encore les sanctions qui frappent durement le Niger ». De son côté, l’organisation a préféré inviter deux anciens responsables du président déchu.
La CEDEAO qui n’a pas réussi à obtenir la libération de Mohamed Bazoum est prise de court par l’échec de son projet d’intervention militaire pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger. Presque tous les Chefs d’État qui étaient à l’initiative de ce projet se sont rétractés. Aussi, les sanctions économiques infligées au Niger et la fermeture des frontières terrestres ne dissuadent-elles toujours pas la junte à rendre le pouvoir et retourner dans les casernes. L’éventualité d’un retour de Bazoum dans le fauteuil présidentiel relève désormais de l’incertitude et la CEDEAO devra trouver d’autres voies et moyens pour résoudre la crise nigérienne.
Concernant le Mali, le Burkina Faso et la Guinée la CEDEAO a évalué l’évolution des calendriers prédéfinis en vue de constater le respect ou non des engagements pris par les militaires pour un retour à l’ordre constitutionnel dans ces trois pays. Le report d’une die de la date de l’élection présidentielle malienne a fait l’objet des discussion. De même que la durée réelle des transitions de la Guinée et du Burkina Faso.
Faut-il le rappeler, la CEDEAO tient son nouveau sommet dans un contexte généralisé de putschs militaires manqués dans plusieurs autres pays de la sous-région ces dernières semaines. Le sommet s’est tenu quelques jours seulement après l’annonce par ses membres sahéliens de la possibilité de création d’une nouvelle alliance économique entre les trois pays sahéliens que sont le Mali, le Burkina Faso et le Niger. C’est donc un sommet de clarification entre la conférence des Chefs d’État de la CEDEAO et les juntes militaires, mais aussi et surtout une rencontre pour sauver l’organisation d’un risque éventuel de dislocation.