Ce lundi 26 mai 2025, tous les regards étaient tournés vers la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), censée rendre son verdict dans l’affaire Steve Amoussou, soupçonné d’être le célèbre activiste connu sous le pseudonyme de « Frère Hounvi ». Mais à la surprise générale, la justice béninoise a annoncé un nouveau report du délibéré.
La scène qui s’est jouée dans la salle d’audience avait des allures de déjà-vu. Steve Amoussou attendait stoïquement le sort que lui réserve la Cour. Mais au lieu du verdict espéré, quel qu’il fût, c’est une prolongation de l’incertitude qui lui a été servie. Pour la justice, il faudra encore une semaine pour trancher cette affaire.
Défaut de preuves ou stratégie d’usure ? Bref, l’étau se resserre autour de procédures opaques, d’accusations floues et, surtout, d’une temporalité qui semble jouer contre l’accusé. Pourquoi retarder encore une décision attendue depuis des semaines, sinon pour user moralement un homme déjà affaibli par la détention ?
Arrêté dans des circonstances troublantes à Lomé, au Togo, puis transféré au Bénin, Steve Amoussou est poursuivi pour « harcèlement par voie électronique, diffusion de fausses nouvelles et provocation à la rébellion ». Des chefs d’accusation lourds, dans un contexte politique où la liberté d’expression et la critique du pouvoir semblent de plus en plus confinées dans les limites définies par l’État. Le ministère public, sans surprise, a requis une peine de deux ans de prison ferme et une amende d’un million de francs CFA.
En attendant, le délibéré est prorogé au 2 juin prochain. Steve Amoussou retourne en prison, une prison qui, pour beaucoup, ne retient plus seulement des délinquants, mais aussi des idées.