
L’interpellation du président du parti Libéral, Richard Boni Ouorou, continue de susciter des réactions. Selon le parti politique d’opposition ”Les Démocrates”, cette nouvelle affaire met clairement en lumière les difficultés liées à la création d’un parti politique dans le contexte actuel béninois.
En attendant sa présentation au Procureur Spécial de la Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme, le politologue Richard Boni Ouorou est toujours entre les mains de la Brigade Economique et Financière (BEF). Le président du parti Libéral aurait déboursé une somme de 12 millions de francs Cfa dans le cadre de l’obtention du récépissé de reconnaissance officielle de son parti. A ce stade et selon les enquêtes, l’un des agents, notamment le Directeur des Partis Politiques et des Affaires Électorales, a déclaré n’avoir perçu que cinq millions de francs Cfa. Pendant ce temps, Richard Boni Ouorou affirme avoir remis au total sept millions de francs Cfa à ce dernier en trois tranches : un premier versement d’un million de francs Cfa avant la tenue du congrès du parti le 5 avril 2025, suivi de deux autres paiements successifs de trois millions de francs Cfa chacun, effectués les 26 et 28 avril 2025. Des faits qualifiés de « corruption d’agent public » qui sont passibles de ”5 à 10 ans, sans préjudice des peines pécuniaires et des confiscations.”

Selon le président du Groupe parlementaire ”Les Démocrates”, Nourénou Atchadé, cette affaire met clairement en lumière les difficultés liées à la création d’un parti politique dans le contexte actuel béninois. Selon lui, Richard Boni Ouorou ne s’est pas levé de son propre chef pour aller corrompre l’agent de l’Etat. « Il a été obligé », a-t-il déclaré. Selon lui, « personne ne sort l’argent pour corrompre parce qu’il veut ». Il ajoute : « De quelle nation parlons-nous ? Qu’on soit obligé de corrompre les agents, les fonctionnaires avant d’obtenir le récépissé de son parti. On ne traite pas souvent les causes mais c’est les conséquences que nous traitons dans notre pays. C’est dangereux ce qui se passe. On n’est pas obligé d’empêcher la naissance des partis ».
Occasion pour le député de l’opposition d’inviter le peuple à une réflexion collective pour la restauration de la démocratie béninoise.