Interpellés en janvier 2020, FALETI Biaou Ayodélé Prudence et ses coaccusés sont toujours détenus à la prison civile d’Akpo-Missérété où ils subissent des violations de toutes sortes de leurs droits. Après le décès de l’un d’eux, RADJI Latif, qui a succombé à une maladie dont il n’a pas été autorisé à recevoir les soins nécessaires, FALETI adresse plusieurs lettres à diverses personnalités pour dénoncer les abus dont ils sont victimes et réclamer une relaxe.
Le procureur spécial de la CRIET, le président de la Cour Constitutionnelle, le Garde des Sceaux, l’ambassadeur du Bénin près la Russie et le maire de la commune de Savè sont les différents destinataires de ces lettres écrites par le principal accusé des mouvements d’humeur qui ont eu lieu courant janvier 2020 à Savè. Déposées les 22 et 23 juillet, elles révèlent le sort réservé à FALETI et à ses coaccusés. Après « plus de quatre ans et demi sans jugement », il est temps que ce dossier soit vidé d’autant plus que la procédure en elle-même souffre de nombreuses irrégularités.
Les droits de FALETI Biaou Ayodélé Prudence sont constamment violés par ses geôliers. Injustement mis en isolement, il sera exposé à des produits toxiques qui ont détérioré sa santé. Quant à ses yeux, ils sont complètement abimés par les conditions particulières de sa détention, selon le diagnostic d’un médecin de la prison d’Akpo-Missérété qui lui prescrivit de toute urgence une consultation ophtalmologique, jamais autorisée jusqu’à ce jour. « Dès ma mise en détention, il y a eu des cas de violation de mes droits, à savoir mes souffrances en cellule d’isolement pendant pratiquement deux (02) ans, entravé et menotté. Pendant mon séjour dans cette cellule sans lumière et mal aérée, j’avais droit à une douche tous les trois (03) mois. Cette situation a gravement affecté ma santé qui avait commencé à se détériorer sans que je ne reçoive les soins idoines. », raconte la victime dans sa lettre au Garde des Sceaux avant de renchérir : « On m’exposait régulièrement à des produits toxiques employés par les agents d’entretien de la prison. Ils s’en servaient pour désinfecter les cellules en prenant soin de faire sortir les autres détenus. ».
FALETI, constatant toutes ces anomalies, a dû, à plusieurs reprises, se plaindre « auprès du régisseur SEDAMINOU Léandre et son CB LASSISSI ». « Mais ils n’ont rien fait pour faire respecter mes droits… . C’est à croire que nous n’avons pas les mêmes droits que nos codétenus qui vont se faire soigner régulièrement par des médecins assermentés, dans des hôpitaux du pays. », s’est-il plaint dans ladite note.
OLONI Edgard, AGANI Alfred, AFOUDA Maxime, ASSOGBA Yaya, AKINDE Gilbert, BONI Alphonse, SIKA Constant, CHABI Eric, ALI DJAGBO Gervais, TIDJANI Tahibath et FALETI sont tous impliqués dans cette affaire, tout comme RADJI Latif, mort le 1er juillet 2024, pendant sa détention provisoire, privé de soins par l’administration pénitentiaire d’Akpo-Missérété. A travers toutes ces lettres qui portent la signature de leur porte-parole FALETI, ils prônent la paix, tout en rappelant les réelles circonstances des faits qui leur sont reprochés. Aussi ont-ils écrit à l’ambassadeur OKOUNLOLA Biaou André, l’un des protagonistes de l’affaire : « Vous aviez envoyé des chasseurs pour poursuivre mes coaccusés et moi, pour nous éliminer et nous empêcher de nous battre pour garantir notre sécurité, celle de nos familles et de tout le village ».
Bientôt cinq bonnes années que cette détention provisoire dure, et jusqu’à présent les accusés ne savent pas quand l’affaire connaîtra son épilogue. Pendant cette éternelle détention, ils subissent toutes sortes d’abus, allant du refus de les autoriser à se soigner aux isolements tous azimuts. Il faudra tout simplement opter pour relaxe si l’on ne veut pas assister à d’autres décès.